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Trop de détenus ? Relâchons-les, pardi ! par Gabrielle Cluzel sur Boulevard Voltaire
On vient de l’annoncer : au 1er juin, il y avait 67.977 détenus en France, soit environ 10.500 de plus que les prisons françaises ne peuvent théoriquement en contenir. Un nouveau record après celui du mois de mai.
Comment faire face à ces prisons surpeuplées ? Construire des prisons, puisque nous sommes, paraît-il, dans ce domaine, les plus mal équipés d’Europe ? Cela a un coût, bien sûr, mais comparé à celui de la délinquance… Vade retro, esprits simplistes.
Pour Taubira, la solution est ailleurs car, pour elle,

nos prisons sont pleines, mais vides de sens

C’est beau, c’est poétique, digne de figurer dans un dictionnaire des citations à usage des collèges, mais ça veut dire quoi, en fait ?
Ça veut dire que, s’il y a trop de prisonniers, il faut les relâcher, pardi ! C’est un peu comme les hôpitaux en période d’épidémie, quand il y a trop de malades, plutôt qu’ouvrir de nouveaux lits, une solution efficace est de les renvoyer chez eux. On ne les voit plus, ils cessent de nous faire braire, et c’est une façon très économique de gommer le problème ; cela s’appelle la politique de l’autruche.
Et justement, ce trop-plein carcéral le montre, il y a une épidémie de la délinquance. À ce stade-là, c’est même la pandémie. Une idée — simpliste aussi — pourrait-être de faire une étude épidémiologique, rechercher les causes, étudier la population touchée, son âge, ses caractéristiques, les vecteurs de transmission, regarder les statistiques, pour tenter de mettre en place un truc qui ressemblerait à un traitement. Oh là ! Ça, c’est vraiment super dangereux. Glissant, je veux dire. Non, restons prudents. Relâchons donc les détenus, c’est plus sûr.
Pour venir à bout de ce fléau, Taubira, dans son projet de loi pénale en préparation, envisage donc une nouvelle « peine de probation » pour remplacer la prison et également « la suppression des mécanismes automatiques qui limitent la liberté d’appréciation des magistrats » tels que « les peines plancher ». Il y aura un jugement « individualisé ». Pas de stress. Si vous êtes sur le mur des bons, cela devrait bien se passer.
Parce que notre ministre de la Justice, elle, est tout sauf un esprit simpliste. Pas une seule idée dans aucun domaine qui n’ait préalablement trempé dans un bain idéologique. Saint Michel Foucault, priez pour nous. Et comme le disait cet éminent philosophe tant aimé des poilus de la grande guerre de Mai 68, la prison induit la récidive des délinquants. Sans doute. Mais un peu plus tard que s’ils n’y allaient pas du tout, non ? Tant que les matons les tiennent à l’œil, c’est toujours ça de gagné pour la tranquillité des braves gens ? Esprit simpliste, sors de ce corps.
Le mieux, évidemment, pour régler de façon drastique ce problème pénible de la surpopulation carcérale, serait de faire taire les victimes. Un peu agaçantes, toujours à se plaindre. Et douillettes, avec ça. Avec des dépôts de plainte qui ressemblent singulièrement à de la délation. On pourrait fermer les commissariats ? Elle y a pensé, à ça, Christiane ?
l’article de Boulevard Voltaire cc

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RMC : 19/06 – Le parti pris d’Hervé Gattegno

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