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Le Brésil est à un an d’organiser la Coupe du monde de 2014, et les sans-abri seraient assassinés pour «nettoyer» les rues en prévision de l’évènement, rapporte El País après que des associations aient fait part au gouvernement de leurs préoccupations. Les villes qui vont accueillir des rencontres sont particulièrement surveillées.

En 2010, Rio accueillait la Coupe du monde de football des sans-abris soutenue par l’UEFA. Mel Young, le président de l’évènement, avait déclaré à cette occasion:

«Rio est l’endroit idéal pour accueillir la Coupe du monde des sans-abri 2010. Le Brésil est un pays de football, et beaucoup de ses plus grands joueurs ont commencé par jouer dans la rue avant d’arriver sur la scène internationale.»


Le Centre national de défense des droit de l’homme (CNDH), un organisme soutenu par la Conférence épiscopale du Brésil, parle d’un possible «nettoyage social» en vue du mondial à Rio de Janeiro alors que 195 assassinats de sans-abris ont été répertoriés dans les 15 derniers mois. La majorité a été brûlée par des personnes anonymes.
Selon des chiffres officiels fournis par l’Institut Brésilien de géographie et de statistique (IBGE), pas moins d’1,8 millions de personnes vivent dans les rues et sur les places des villes, et moins de 25% des villes mettent en place des politiques adaptées pour ces personnes. Or, pour le sociologue Mauricio Botrel du CNDH contacté par El País, les politiques locales destinées aux sans-abri sont indispensables pour éviter ce «nettoyage social».
En 2009, l’ONU avait déjà averti le Brésil de la tentation du nettoyage social négligeant les Droits de l’homme face à l’organisation de grands évènements sportifs (le pays organise à la fois la Coupe du monde de 2014 et les Jeux Olympiques de 2016).
La même année, des journalistes du journal Folha de São Paulo rapportaient que la mairie de Rio avait ramassé en vitesse et sans ménagement les sans-abri se trouvant sur le chemin du cortège de la Commission du comité olympique, chargé de donner un avis sur l’organisation de la Coupe du monde dans la ville.
En 2011, des «nettoyages humains» perpétrés contre les sans-abri et promus par des groupes para-policiers avaient fait 142 victimes. La Présidente Dilma Rousseff avait promis des mesures pour lutter contre ces meurtres.
Depuis que Rio a été sélectionnée pour organiser le mondial, la ville a mis en place des programmes de sécurisation afin de garantir un séjour optimal pour les visiteurs. Les forces de l’ordre tentent particulièrement de reprendre le contrôles des favelas. Les interrogations sur la sécurité lors du mondial sont récurrentes.
Slate

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