À en croire la presse canadienne anglophone, le Québec serait une société intolérante, voire raciste. Ni plus, ni moins ! La raison : la Fédération de soccer (le football) du Québec (FSQ) a refusé de laisser un joueur porter so turban sikh pendant ses activités sportives. L’affaire dite du turban serait-elle le symptôme d’une société quebecquoise xénophobe ?
En réalité, la décision motivée de la FSQ et les critiques incisives qu’elle suscite coté Canada font ressortir le fossé culturel et idéologique qui sépare francophones et anglophones. Si le Canada – majoritairement anglophone – est officiellement une société multiculturelle depuis l’adoption de la Charte des droits et libertés de 1982, le Québec a, pour sa part, refusé de la signer : ouverte à la diversité culturelle, la Belle Province s’est positionnée contre le multiculturalisme.
Le multiculturalisme est une doctrine politique assurant un statut social égal aux membres de diverses cultures et favorisant l’expression de leurs particularités culturelles au sein d’un État.
Mais il existe pour autant une diversité culturelle au Québec qui témoigne de son ouverture à l’immigration et de sa tolérance à l’égard de ses multiples communautés. Pas moins d’une centaine de pays sont représentés à Montréal.
En revanche, le Québec ne reconnaît pas l’égalité des statuts aux membres des diverses cultures.
Mais cela n’est pas le signe d’une intolérance, que seuls des terroristes intellectuels peuvent pointer du doigt. L’immigration est en hausse constante : chaque année, le Québec ouvre ses portes à des dizaines de milliers d’immigrants. La seule contrainte qu’il leur est demandé d’accepter est d’assimiler les règles culturelles de leur nouvelle société d’accueil. La première de celles-ci étant : Ici, on jase en français !
C’est parfois au détriment de sa propre culture que la Belle Province accepte une immigration issue du monde entier. Il est donc compréhensible, sinon légitime, qu’elle s’oppose alors avec plus ou moins de fermeté (voir la crise des accommodements raisonnables en 2007) à la doctrine multiculturaliste.[…]
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