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Il y a des situations qui vomissent leur vérité. La mobilisation massive suscitée par l’assassinat politique de Clément Méric par des groupes fascistes, doublée par une indignation nationale me plonge dans un profond malaise.

A quelques malheureuses exceptions, les manifestants étaient blancs, les organisations étaient blanches. L’émotion était blanche. L’identité blanche des signataires de l’appel, « le fascisme tue, ensemble combattons-le ! » est sans ambiguïté [1].

Dans le monde parallèle des indigènes, des mobilisations contre ces mêmes fascistes ont eu lieu : Suite à une agression ignoble par des fachos, la colère gagne la banlieue d’Argenteuil. La victime est, Leila O., une jeune musulmane enceinte qui allait perdre le bébé qu’elle portait. A quelques malheureuses exceptions, les manifestants étaient indigènes, les organisations étaient indigènes. L’émotion était indigène. L’indignation n’était ni nationale, ni strictement locale. Elle a suivi les contours de la nation indigène. L’identité indigène des signataires de l’appel d’Argenteuil, « l’islamophobie tue ! » est sans appel [2]. […] Face à ce dilemme, ma décision est prise : j’irai marcher le 23 juin au milieu des blancs, au rythme de mots d’ordre qui me seront globalement étrangers et décidés par des organisations qui construisent leur unité sur notre exclusion et grâce à ces indispensables ennemis que sont le FN ou le fascisme. J’irai marcher pour honorer la mémoire d’un frère de lutte, tout comme Tommie Smith et John Carlos ont porté le cercueil de l’Australien Peter Norman. […] Houria Bouteldja, PIR

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