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Selon le politologue, une partie de l’électorat n’a plus envie de voter pour des candidats dont il n’attend plus rien et auxquels il ne fait plus confiance. C’est parmi les abstentionistes que le FN recrute ses nouveaux électeurs.

LE FIGARO – Quel est votre pronostic pour le second tour de la législative partielle de Villeneuve-sur-Lot?
Laurent BOUVET – Il y a une probabilité non négligeable pour que le FN l’emporte.
Diriez-vous que l’échec du PS au premier tour tient surtout à l’affaire Cahuzac, comme l’ont affirmé François Hollande et Jean-Marc Ayrault?
Bien sûr, cette affaire a pesé. Mais il n’y a pas que cela. Si les électeurs socialistes et plus largement ceux de gauche ne se déplacent pas, c’est aussi pour exprimer leur déception vis-à-vis de la politique du gouvernement. Il y a une véritable perte de confiance vis-à-vis de l’exécutif. L’affaire Cahuzac a amplifié cette défiance. Les électeurs de gauche se disent: «Non seulement ils ne peuvent rien, mais en plus ils s’arrangent pour le meilleur et pour le pire, entre eux, sans nous.» Une partie de l’électorat n’a plus envie de voter pour des candidats dont il n’attend plus rien et auxquels il ne fait plus confiance. Le peuple reproche à l’élite son échec sur la mondialisation et le chômage. Mais il reproche surtout à l’élite d’imposer des règles de plus en plus dures dont elle-même fait tout pour s’extraire et extraire aussi ses enfants dans la mesure où l’avenir apparaît incertain.
Le front républicain, que prônent le PS et une partie de l’UMP pour faire battre le FN, est-il en bout de course?
Il est de moins en moins efficace, comme le démontrent les dernières partielles et comme le démontrera probablement le second tour de dimanche. Le discours qui entoure le front républicain ne prend plus électoralement. Et ce n’est pas une surprise au regard de la perte de confiance dans la «classe politique» et du profil des nouveaux électeurs prêts à voter FN. Beaucoup d’entre eux sont des abstentionnistes qui, après avoir voté pour la droite ou pour la gauche et inversement, avaient ensuite abandonné l’idée de voter. Autant dire qu’ils sont souvent imperméables au concept même de front républicain.
(…) Le Figaro

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