« La situation macro économique italienne ne s’est pas améliorée au cours du dernier trimestre, bien au contraire. 160 grandes sociétés italiennes ont été placées sous surveillance », écrit son analyste, Antonio Guglielmi. Il indique que la production industrielle italienne a chuté de 25% par rapport à son plus haut niveau de la décennie passée. Le revenu disponible s’est réduit de 9% et les cours de l’immobilier se sont effondrés pour retrouver les niveaux qu’ils avaient en 1985.
Le rapport de Mediobanca conclut que l’Italie n’aura pas d’autre choix que de solliciter un plan de sauvetage d’ici les 6 prochains mois, à moins qu’elle ne parvienne à emprunter pour moins cher et à relancer son économie.
Le PIB de l’Italie s’est contracté sur les 7 derniers trimestres, et une note de la Coface indique que le risque d’impayé provenant des entreprises italiennes, qui était auparavant 3 fois supérieur au risque d’impayé émanant d’entreprises françaises, lui est désormais 7 fois supérieur.
La dette italienne, qui se monte à 2.100 milliards d’euros, est la 3ème plus élevée du monde, après celle du Japon et celle des États-Unis, et elle vulnérabilise le pays aux chocs du marché financier. Dans ce contexte, l’annonce de l’arrêt de la politique monétaire accommodante de la Fed a constitué une véritable catastrophe pour le pays.
Les opérateurs du marché ont commencé à se détourner des obligations italiennes, car ils craignent une coupe de cheveux. En effet, les grandes banques centrales du monde avaient pris l’habitude de s’emparer de toutes les obligations souveraines cotées triple A, laissant aux investisseurs les obligations plus risquées, telles que celles des pays de la périphérie de la zone euro.
Les annonces de la Fed de cesser ces injections de liquidités ont donc provoqué une hausse des taux d’intérêt sur les obligations souveraines de ces pays plus risqués, les investisseurs leur préférant désormais les obligations des pays refuges (Allemagne, Suisse, par exemple).
Sans intervention de la Banque Centrale Européenne (BCE), l’Italie pourrait revenir à la situation de panne de liquidités et de quasi-faillite qu’elle connaissait avant que Mario Draghi ne déclare que la BCE ferait tout ce qu’il fallait pour sauver l’euro en juillet de l’année dernière.
Le déclencheur d’un effondrement du pays pourrait être la demande de la Slovénie de bénéficier d’un plan de sauvetage, ou une crise de l’Argentine, qui est un grand partenaire de l’Italie. C’est ce dernier scenario qui inquiète la Mediobianca : « L’Argentine en particulier nous inquiète, parce qu’un nouveau défaut semble de plus en plus probable ».
« Tout le monde sait que l’Europe est insolvable ; la seule question qui subsiste, c’est à quel moment l’Europe sera contrainte de l’admettre. Le château de cartes pourrait finalement commencer à trembler dans les six prochains mois », écrit le site Zero Hedge.
Express.be via le blog des Moutons Enragés.