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27/06/13
(…)
En matière de violences “en réunion” (il faut cette circonstance aggravante si l’on veut condamner les trois qui bien sûr n’ont pas tous participé obligatoirement aux coups), on n’a droit, selon le code pénal, qu’à une circonstance aggravante en cas de violences sans interruption temporaire de travail. Donc, le procureur poursuit aussi, en plus, pour injures homophobes car il ne peut pas rajouter la circonstance aggravante qui serait violences “en raison de l’orientation sexuelle des victimes”.

Or, on a confondu vitesse et précipitation: non seulement, les trois skins ont été remis en liberté mais, le jour du procès, les avocats de la défense font remarquer que les “injures homophobes” (poursuives comme un délit séparé) sont un délit de presse et ne peuvent être jugés, selon le code, en comparution immédiate.

(…)Inutile de dire qu’après les vacances, beaucoup d’eau aura coulé sous les ponts. D’abord, la présidente Reliquet ne présidera plus l’audience correctionnelle puisque la magistrate est nommée à la Cour d’Appel de Douai. Ensuite, de plus en plus, au fur et à mesure qu’on s’éloigne des faits, il y a gros à parier que la tension sera largement retombée. Soyons clairs: s’il n’y avait pas eu les propos présumés homophobes, une procédure bien plus douce aurait été choisie.
Enfin, le 4 septembre, lors du procès, on va voir si, effectivement, les injures homophobes ont été bien retranscrites et bien attribuées à telle ou telle personne. Notre petit doigt nous a dit que la défense avait encore plus d’un tour dans son sac.
Péripéties judiciaires
03/05/13
C’était quasiment la guerre civile et les trois présumés agresseurs homophobes avaient été incarcérés. Tout s’est calmé comme par enchantement et les trois ont été libérés jeudi soir.

Tout commence le 17 avril par une agression, peu après une manifestation à Lille des anti-mariages homos, au bar le “Vice-Versa” rue de la Barre à Lille. Des coups, des injures homophobes, une vitrine étoilée. Rapidement, une patrouille de police interpelle les trois présumés agresseurs non loin de là dans le quartier du Vieux-Lille.

Le 17 avril, quel est le contexte? Le climat est à l’orage, des manifestations dérapent, des commentateurs évoquent un climat de guerre civile et les ligues factieuses des années trente du siècle dernier, ceux qui sont contre les mariages homos s’énervent tandis que ceux qui sont pour ont tendance à se prendre pour des résistants face aux hordes réactionnaires. En réalité, une majorité existe depuis longtemps, tant à l’assemblée que dans l’opinion, pour légaliser sans trop de vagues l’extension du mariage aux personnes de même sexe.

Bref, quand les trois hommes jamais condamnés se retrouvent en comparution immédiate et qu’ils ajoutent ne pas vouloir être jugés tout de suite, la chambre correctionnelle concernée les envoie sans coup férir en détention provisoire. Alors que, pour bien plus grave, on a vu des prévenus rester en liberté.

15 jours plus tard, l’orage s’est calmé. Le même dossier examiné par la Cour d’Appel de Douai a suscité jeudi soir une décision infirmant le jugement lillois: les trois présumés “skins” ont été remis en liberté et vont donc comparaître en meilleure position sur le fond à Lille à la mi-mai. Satisfactions non dissimulées de Me Maxime Moulin et de Me Guillaume Ghestem.

Peripetiesjudiciaires
(Merci  à  Jennifer)

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