Article de Latifa Oulkhouir sur l’inauguration par le maire de Nanterre (92), Patrick Jarry (qui a quitté le PC en 2010) d’un boulevard au nom d’Abdendi Guemiah tué en 1982 .
Mohamed Selmet a souligné qu’il s’agissait d’une «journée historique qui met en lumière la mémoire de nos parents qui ont construits de leurs mains le Nanterre d’après-guerre».
Le 23 octobre 1982, à Nanterre (92), un jeune de 19 ans est atteint d’une balle tiré par un voisin de la cité de transit Gutenberg. Près de 31 ans plus tard, la ville a rendu hommage à la mémoire d’Abdendi, en décidant «d’inscrire son nom dans l’ADN de la ville».
Le 25 juin 2013, les élus du conseil municipal de Nanterre ont rempli leur devoir de mémoire en votant à l’unanimité la délibération visant à dénommer un boulevard du nom d’Abdenbi Guemiah et une rue «rue de la cité blanche».
Abdenbi Guemiah, jeune homme de 19 ans au moment des faits a été atteint le 23 octobre 1982 par les balles du 22 long rifle d’un voisin de la cité Gutenberg où il résidait, surnommé par ses habitants «cité blanche». Il meurt le 6 novembre 1982 parce qu’il «a commis le crime d’être jeune et arabe» comme l’a déclaré François Autain secrétait d’État d’alors, chargé des travailleurs immigrés. […]
Parmi les élus, Nordine Iznasni pour qui ce vote est un «moment particulier ». Il a habité la cité blanche, pour lui, cette délibération est une « une marque de respect » parce qu’auparavant tuer un jeune issu de l’immigration c’était rien du tout». Mais le discours le plus émouvant reste celui de Laurent El Ghozi, [Co-fondateur du collectif Romeurope et élu socialiste à Nanterre.] qui se dit «fier que la ville honore Abdenbi », et ressent «une émotion particulière» lui qui en tant que chirurgien a vu arriver Abdenbi à l’hôpital ce jour d’octobre 1982.[…]
Le Bondy Blog
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Complément :
« En ce qui concerne la reconstruction de la France [après-guerre], la part des non-Européens n’a jamais dépassé 3% »