Fdesouche
De plus en plus de personnes sont seules et isolées, et même les liens familiaux sont de moins en moins solides, selon une enquête menée par la Fondation de France.

Pas de déjeuner en famille, pas de collègues avec qui partager un verre, pas d’amis avec qui partir en vacances. Cinq millions de Français sont isolés, selon une enquête de grande ampleur menée par la Fondation de France et n’entretiennent pas ou presque pas de relations sociales avec les autres.

Pire encore, ce phénomène va croissant.

En 2010, ils n’étaient «que» quatre millions de Français à être entièrement livrés à eux-même. L’extension comme une tâche d’huile de cette solitude est notamment due au glissement de notre société vers toujours plus d’individualisme, analyse Francis Charhon, le directeur général de la fondation.

«Nous vivions auparavant dans une société conformée et étouffante. Nous sommes aujourd’hui beaucoup plus indépendants. Le corollaire de cette liberté individuelle totale est que dès vous glissez, personne n’est là pour vous rattraper.»

En effet, 39% des Français n’entretiennent plus aucun lien avec leur famille. Le dernier rempart contre l’isolement reste le voisinage. Quand on a tout perdu ou presque, ce sont les derniers à vous adresser la parole.
La pauvreté, accélérateur de solitude
17% de ceux qui gagnent moins de 1.000 euros par mois sont seuls. Les sorties aux restaurants entre amis ou les invitations au cinéma coûtent cher, et les personnes aux faibles revenus sont contraintes de les refuser, les poussant peu à peu vers l’isolement. Ainsi, 40% des personnes élevant seules des enfants disent souffrir de solitude. Le chômage est aussi un puissant facteur d’isolement.
En effet, la Fondation de France constate que les réseaux de socialisation (le travail, les amis, les voisins, etc.) sont interdépendants entre eux. Quand l’un flanche, un cercle vicieux se met alors en place. Une personne qui vient de perdre son emploi, fragilisée, osera moins aller à la rencontre de ses voisins, une autre fraîchement divorcée aura honte de son échec et ira moins vers sa famille, etc.
«Les personnes seules se sentent inutiles, invisibles, et n’osent plus aller vers les autres car elles estiment n’avoir rien à leur apporter», ajoute Francis Charhon. Néanmoins, le travail protège de moins en moins de la solitude et 7% des actifs en emploi déclarent être confrontés à l’isolement relationnel. Les horaires décalés, le développement du télé-travail et des missions courtes sont autant de facteurs explicatifs.
Le Figaro

Fdesouche sur les réseaux sociaux