Les raisons ne manquent pas, pour un électeur horripilé, de se tourner vers Marine Le Pen. Elles tiennent au refus d’une partie de la droite et de toute la gauche d’admettre des évidences.
Le FN n’est pas moins républicain que l’UMP ou le PS, qu’il a rejoints sur le podium.
Cela fait des décennies que les partis, entravés par leurs interdits, ne comprennent rien à rien. Ils ne cessent de s’opposer lyriquement au FN et de prédire sa chute, avec le résultat que l’on sait : il est en train de pulvériser le PS et menace l’UMP du même sort. Dimanche, à l’issue de la législative de Villeneuve-sur-Lot, la formation de Jean-François Copé a néanmoins remporté le duel face au candidat frontiste (53,76 %, contre 46,24 %) ; preuve qu’il reste possible pour l’UMP de résister à la dynamique enclenchée, à condition de sortir de sa mollesse. Mais le PS, lui, est désarmé.
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Ivan Rioufol (Le Figaro)