Depuis plusieurs mois, des commerçants et riverains du centre commercial Italie, à Rennes, déplorent des pressions et décrivent un climat délétère où la vente de porc et d’alcool devient dangereuse.
Au centre commercial Italie, dans le quartier rennais du Blosne, le boucher-traiteur a définitivement fermé ses portes fin avril. «Usé par les pressions», le commerçant a vendu ses murs.
Début juin, dans un local rénové, s’installera une boucherie halal, la deuxième de cet ensemble qui compte une quinzaine d’enseignes. En onze ans d’exploitation, le boucher s’est fait démolir sa vitrine une dizaine de fois. Pourquoi ? «Parce que j’avais le malheur de vendre du porc !», assure Jérôme.
Il y a quelques années, une inscription d’une cinquantaine de centimètres a été gravée au couteau sur la porte en bois de son arrière-boutique : «A mort les porcs, on vous saignera.» «Comme les fois précédentes, j’ai déposé plainte au commissariat. Comme les fois précédentes, les policiers ont refusé de se déplacer pour constater. Je suis amer.»
«Il y a trois ans, un soir, une dizaine de voyous est entrée dans ma boutique. Ils m’ont dit que si le lendemain, vendredi, je faisais cuire des galettes-saucisses dehors, comme c’était la tradition depuis toujours, ça se passerait très mal. Du coup, j’ai arrêté de faire des galettes-saucisses le vendredi, jour de prière chez les musulmans. Je les ai faites le samedi en fin de matinée, quand les perturbateurs de ce quartier dorment encore.»
Patron de l’épicerie halal voisine, Abdalah est installé à Italie depuis quelques mois seulement. Le jeune homme raconte qu’à plusieurs reprises, des personnes lui ont demandé de stopper la vente d’alcool. […]
Le mensuel de Rennes (Merci à RobertEtienne