40 imams, dont une mourchidate (prédicatrice ou conseillère chargée de la guidance des femmes) ont suivi en juin des cours de langue française et «d’environnement juridique» propre à la France en général et sur la laïcité en particulier. Une grande première.
Côté Français, on marche sur des œufs. Car, s’il existe déjà des cursus universitaires sur la laïcité à Strasbourg, à Paris et à Lyon, ouverts à tout public et auxquels se sont inscrits quelques popes ou imams, jamais, en vertu de la loi de 1905 qui fonde la séparation de l’Etat et des églises, les pouvoirs publics ne se mêlent de formation.
La demande est venue du ministère algérien des affaires religieuses et des waqfs (biens religieux de mainmorte) pour que la France forme des imams au concept de laïcité. Formulée lors de la visite du ministre français de l’intérieur et des cultes, Manuel Valls, pendant sa visite à Alger en octobre 2012, le projet a pris corps. Répondant favorablement à la requête d’Alger, Manuel Valls a cependant prévenu qu’à terme, il souhaitait voir se développer la formation d’imams français.
A Alger, les intervenants disent ne pas avoir perdu leur temps. «Mes ‘élèves’ avaient du mal à comprendre que la laïcité va jusqu’aux cimetières, ils mettaient en avant le carré chrétien, le carré juif…
Dispensée par l’Institut français d’Alger, qui dépend du Quai d’Orsay, cette formation est destinée aux chefs religieux algériens qui, chaque année, sont envoyés en France pour une période de quatre ans, dans le cadre des accords passés entre la Grande Mosquée de Paris et des pays musulmans, afin de pourvoir les quelque 1 800 postes d’imams répertoriés sur le territoire français. Tout comme le Maroc et la Turquie, l’Algérie dépêche depuis 2001 une quarantaine de personnes chargées de mener les prières. Toutes ont le statut de fonctionnaires de l’Etat algérien.
Le Quotidien d’Algérie (Merci à ranelagh)