(extraits) Deux expressions sont devenus banales aujourd’hui et sont l’expression d’une mythologie de l’époque : le vivre-ensemble et la peur de l’Autre. On ne doit pas discuter de la nécessité de vivre ensemble – avec nos différences ajoute-t-on volontiers – et on doit combattre les démagogues d’extrême-droite qui, selon une autre expression consacrée, “surfent sur les peurs“, sur la “peur de l’Autre”.
Avec le mot d’ordre “il ne faut pas avoir peur de l’Autre”, l’adepte du multiculturalisme se regarde avec complaisance dans ce miroir et il y voit le reflet de sa bonté, de sa générosité et de sa tolérance.
Le problème n’est pas la diversité, c’est la violence. Le moine bouddhiste que je rencontre dans le métro a beau être terriblement autre avec sa tonsure et sa robe orange, sa religion exotique et différente, il n’inspire pas la fameuse peur de l’autre.
Nous faire croire à ce mythe de la peur de l’autre vise à nous empêcher d’être en conflit, à nous obliger d’accepter, relativisme culturel oblige, l’autre dans sa différence même si cette différence entre en contradiction avec nos valeurs les plus intimes.
L’idéologie du “vivrensemblisme” qui veut gommer tous les conflits aboutit à diminuer les résistances face à ce qui est inacceptable.
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