Environ 141 500 personnes, dont 30 000 enfants, étaient sans domicile début 2012 en France, soit une progression de près de 50 % depuis 2001, selon une étude de l’Insee rendue publique mardi. Près de deux sans domicile sur cinq sont des femmes. Avec ou sans enfants, elles bénéficient de conditions d’hébergement souvent plus stables que les hommes seuls et étrangers.
L’enquête se base sur les personnes ayant fréquenté les services d’hébergement ou de restauration dans les agglomérations de plus de 20 000 habitants, entre le 23 janvier et le 3 mars 2012. Parmi 103 000 personnes recensées, 81 000 étaient sans domicile, c’est-à-dire qu’elles avaient passé la nuit précédant l’enquête dans un lieu non prévu pour l’habitation (on parle alors de sans-abri) ou qu’elles avaient dormi dans un service d’hébergement (hôtel ou logement payé par une association, chambre ou dortoir dans un hébergement collectif, lieu ouvert en cas de grand froid). Ces 81 000 personnes étaient accompagnées de 30 000 enfants. En ajoutant les 8 000 sans domicile des communes rurales et des petites agglomérations et les 22 500 personnes en centres d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada), l’Insee totalise 141 500 personnes sans domicile début 2012.
Sur les 81 000 adultes sans domicile recensés dans les agglomérations de plus de 20 000 habitants, 53 % étaient d’origine étrangère, alors qu’ils n’étaient que 38 % en 2001. Ce chiffre est en augmentation en raison de la hausse du nombre des demandeurs d’asile sans places en Cada.
L’étude se penche plus particulièrement sur les 66 300 adultes francophones sans domicile. Près de la moitié étaient en centre d’hébergement collectif (11 % dans un centre qu’ils doivent quitter le matin, 35 % dans un centre où l’on peut rester la journée), un tiers dans un logement payé par une association, 12 % dans un hôtel et 9 % étaient des sans-abri. La moitié de ces sans-abri n’avaient pas voulu dormir en centre d’hébergement à cause du manque d’hygiène et de l’insécurité. Les autres ont été refusés par manque de places ou n’ont pu s’y rendre (arrivée trop tardive, chiens non admis, etc.).
Les femmes accompagnées d’enfants sont majoritairement hébergées en hôtel ou en logement associatif. Les personnes seules sont plus nombreuses dans les centres collectifs ou parmi les sans-abri, mais on y compte moins de femmes seules que d’hommes seuls. Les hôtels accueillent principalement les femmes étrangères, tandis que les hommes seuls étrangers connaissent les conditions les plus précaires.
(…) Le point