Fdesouche

Radio courtoisie LJ des idées politiques Marie de Langeais – vendredi 12 juillet 2013 

lu ici : Légendes et vérités sur le Chili de Pinochet
Au cours de ma visite au Salon du Livre 2007, le 27 mars dernier, j’ai eu le plaisir de faire la connaissance de Philippe Chesnay, qui dédicaçait son ouvrage Pinochet l’autre vérité sur le stand de l’éditeur Jean Picollec. Ayant terminé la lecture de mon exemplaire (accompagné d’une dédicace fort sympathique de l’auteur), je vous livre ici mes impressions sur le livre.
Directeur commercial d’Air France au Chili de 1981 à 1986, Philippe Chesnay n’a pas pour intention de se faire l’avocat du Diable (ou plus exactement de celui qu’en France on considère être le Diable), “de montrer de la complaisance pour ce qui fut légitimement dénoncé [les exactions du régime], mais d’apporter une contribution supplémentaire à la vérité” (p. 10).
Mission accomplie: de la politique désastreuse d’Allende qui a conduit le pays au bord du gouffre aux réformes économiques et sociales entreprises par le régime de Pinochet, en passant par la préparation et la mise en oeuvre du coup d’Etat militaire du 11 septembre 1973, l’auteur brosse un tableau du Chili de l’époque autrement plus honnête que celui qu’on nous propose habituellement.

De plus, il tord le cou à de nombreux canards, par exemple le soit-disant assassinat d’Allende, le rôle des Etats-Unis (délibérément gonflé par les médias français) dans la chute d’Allende et le soutien à la junte, le nombre de victimes du coup d’Etat et de la répression qui a suivi…
Nous avons particulièrement apprécié le sottisier accablant de la presse française, qui, quand elle n’est pas prise par le vertige des grands nombres (Olivier Duhamel qui parle de 30 000 Chiliens assassinés jusqu’à l’été 1974, p. 168) relate des scènes dignes du Grand-Guignol, tel Le Nouvel Observateur qui, dans ses éditions du 8 octobre et du 29 octobre 1973, parle de “centaines de victimes […] achevées au napalm par l’aviation” (p. 109), de “monceaux de cadavres”, et même de “Génocide” (p. 108) !
Ceci dit, répétons-le, Philippe Chesnay ne cherche pas à minimiser ou à justifier la répression politique entreprise sous la dictature. On lira avec intérêt le chapitre consacré à ce sujet (p. 149-182): rien à voir avec l’apologie de crime à laquelle se livrent à l’extrême gauche les admirateurs de Castro, du Che et autres idoles pourries de la Revolucion.
Mais si la junte chilienne n’a pas fait dans la dentelle (surtout entre 1973 et 1977), elle n’a pas non plus fait du Chili un abattoir humain (comme le croit beaucoup de monde aujourd’hui encore) ou un enfer terrestre. Une dictature qui organise des élections libres, qui laisse entrer les médias étrangers sur son territoire pour faire leur travail et qui préfère l’exil de ses opposants à leur élimination physique ne saurait être mise sur le même plan que l’Allemagne nationale-socialiste ou l’URSS, quoi qu’on en dise.
En résumé, Pinochet l’autre vérité est un excellent antidote contre l’intoxication médiatique, à lire et à faire lire au plus grand nombre. Croyez-moi, vous ne serez pas déçus !
Frédéric Valandré.

plus d’émissions téléchargeables (Radio Courtoisie) ici
à mettre en correspondance avec la grille de programme

 

Fdesouche sur les réseaux sociaux