Une explosion de violences entre deux ethnies de la Guinée, les Guerzé et les Konianké, a fait au moins dix morts et soixante blessés en deux jours et se poursuivait mardi.
“Certains sont brûlés vifs, alors que d’autres sont découpés à la machette” affirme le Dr Lamah. Un journaliste déclare : « on ne saura jamais le nombre de personnes tuées parce que les corps des gens découpés à la machette ne sont pas (transportés) à l’hôpital”.
Les deux communautés s’affrontent à l’aide de coupe-coupe, haches, pierres et bâtons, mais aussi d’armes à feu. Le feu est également utilisé pour brûler des victimes, ainsi que leurs domiciles et/ou leurs véhicules. Le patriarche des Guerzé, Molou Holamou Azaly Zogbélémou, fait partie des blessés et a été hospitalisé.
“Nous allons en finir cette fois avec les Konianké qui nous ont envahis” affirme un habitant. “Ce sera pire qu’en 1991”. Cette année-là les affrontements entre les deux communautés avaient fait plus de 200 morts.
Les Guerzé sont essentiellement chrétiens ou animistes. Les Konianké, essentiellement musulmans, sont des allogènes, venus d’autres régions.
Deux églises et une mosquée ont été incendiées.
Le président guinéen Alpha Condé a appelé les populations au calme :
« Dans un Etat de droit, les citoyens ne doivent pas se rendre justice eux-mêmes. Il faut faire confiance à nos traditions et à la justice de notre pays ». Il a invité les Guinéens « à demeurer unis et éviter qu’un esprit de division ne gagne nos communautés qui n’aspirent qu’à vivre ensemble dans la paix, la concorde et la sérénité ».