Addendum 19/07/13 Nouveau rebondissement dans l’affaire du logement réquisitionné de manière intempestive, rue Planterose à Bordeaux, au profit de deux familles bulgare et géorgienne.
[…] Sous le contrôle du parquet de Bordeaux, les enquêteurs de l’UPA cherchent toujours à faire la lumière sur les circonstances de cette occupation illégale. En clair, ils veulent savoir qui a dégradé et changé la serrure. Le DAL33 a-t-il orchestré, organisé cet aménagement illicite en forçant la porte ou en est-il le simple spectateur ? Les militants ont-ils d’eux-mêmes « réquisitionné » ce logement qu’ils croyaient abandonné et y ont-ils littéralement installé ces familles dans les lieux comme le prétendent certains de leurs membres entendus lundi ? Ou le squat était-il déjà occupé et libéré par et pour d’autres familles ?Quatre militants de l’association Droit au Logement, âgés de 39 à 55 ans, membres du bureau du DAL33 et donc responsables légaux, ont été interpellés hier matin. Ils ont été placés en garde à vue dans les locaux de l’unité de police administrative de la sûreté départementale, au commissariat central dont ils sont ressortis dans l’après-midi.
Pour tenter de répondre à ces questions, les policiers ont également perquisitionné les domiciles des gardés à vue et le local du DAL33 de la rue de la Course à Bordeaux. Ordinateurs, téléphones et documents ont été saisis et seront analysés. Les enquêteurs y trouveront peut-être des renseignements précieux sur les méthodes de travail du DAL et la façon dont les militants cherchent et repèrent des logements vacants pour les redistribuer aux familles dans le besoin. Car leurs cibles sont habituellement des locaux désaffectés, des ou des biens immobiliers en attente d’être vendus.
Sud Ouest
Addendum 16/07/13
[…] L’une des familles a pu trouver un hébergement d’urgence, mais une autre est toujours en attente d’une solution. “Une des deux familles a vécu pendant près de trois mois sous le Conservatoire, sans eau ni électricité, ont expliqué les militants du DAL. Aujourd’hui elle va retrouver la rue alors qu’une des jeunes femmes est enceinte, et qu’un membre de la famille souffre d’un cancer.”
Les militants devraient être entendus dans la journée par les enquêteurs dans cette affaire qui a sucité la polémique. L’association a notamment reçu des appels malveillants.
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15/07/13
Agissant dans le cadre de l’enquête menée par l’Unité de police administrative de la sûreté départementale sur une violation de domicile, les policiers sont intervenus ce lundi après-midi rue Planterose, à Bordeaux. […]
Cet après-midi, cinq personnes, une femme et quatre hommes, qui se trouvaient à l’intérieur du logement (les enfants étaient au centre de loisirs) ont été interpellées et conduites au commissariat central pour y être entendues.
L’opération avait également pour but de “rendre le logement à sa légitime propriétaire”, selon un policier.
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Fabien Robert, adjoint au maire de la ville de Bordeaux, explique que le DAL, qui «a forcé les serrures, refuse de quitter les lieux». Malgré l’illégalité de la situation, au-delà d’un délai d’occupation de 48h, une décision de justice est nécessaire pour évacuer des personnes installées sans l’autorisation du propriétaire. L’association occupe souvent des immeubles vacants dans la ville «mais là ils se sont plantés», tranche Fabien Robert. Cette situation «ubuesque» renvoie pour lui à «un problème de fond»: «Nous connaissons très bien l’une des familles, c’est déjà le cinquième logement qu’elle occupe.»
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COMMUNIQUE du DAL 33, 12 juillet 2013, 18h30
En tout premier lieu, le D.A.L 33 tient à rectifier les informations circulant dans les médias concernant l’occupation par des familles sans logis d’un immeuble situé rue Planterose à Bordeaux.
Il tient à rappeler :
– que cinq familles sans abri, dont 10 enfants de 1 à 16 ans, et une femme enceinte de 7 mois, occupent cette maison depuis trois semaines, avec le soutien du D.A.L 33 ;
– qu’avant d’occuper cette maison, le D.A.33L a sollicité régulièrement les autorités compétentes et rencontré le Préfet à plusieurs reprises, lequel a refusé de mettre sur pied une solution d’hébergement pour ces familles ;
– qu’avant l’installation des familles, des photos et un inventaire complet ont été réalisés. C’est pourquoi le D.A.L 33 peut attester que cet immeuble, vide depuis au moins 6 mois, ne contenait pas d’objets – vêtements, drap, bijoux, papiers, tableaux, photos…-, que l’état intérieur du bâtiment était plus que défraîchi et que les sanitaires et les douches étaient défectueux.
Tous ces éléments nous ont amenés à penser qu’il était impossible que ce logement soit occupé, encore moins par une dame âgée isolée.
Ceci nous a d’ailleurs été confirmé par la propriétaire elle-même qui, lors de premiers échanges téléphoniques, a indiqué au D.A.L33, en présence de la police, qu’elle ne comptait pas rentrer chez elle avant le mois de septembre et que les familles pouvaient occuper son bien à la condition de prendre soin des lieux.
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12/07/13
C’est une bien mauvaise surprise qui attendait Odette Lagrenaudie, 84 ans, lorsqu’elle est rentrée chez elle avant-hier à Bordeaux, après plusieurs mois d’absence.
La serrure de l’entrée de son immeuble avait été changée
et deux familles de Bulgares occupaient désormais les étages de son appartement, sans même qu’elle en ait été informée.
« Au début, je n’ai rien compris », explique l’octogénaire, interdite. Il faut dire qu’elle n’a été prévenue d’une possible occupation que par l’intermédiaire de ses voisins de la rue Planterose, il y a quelques semaines, alors qu’elle séjournait encore chez son fils, à Cherbourg. « Mais, aujourd’hui, ça me rend malade de me dire qu’ils dorment dans mon lit », lâche-t-elle, les yeux fixés sur les fenêtres, d’où les nouveaux occupants jettent des regards timides vers la rue.
Pour son avocat, Odette Lagrenaudie est victime du DAL (Droit au logement), une association indépendante s’occupant des sans-logis et des personnes expulsées. Ce seraient eux qui auraient décidé de « réquisitionner » le logement de la personne âgée pour y installer les deux familles bulgares sans logis ni titres de séjour. […]
Sud Ouest
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