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[mai 2003] A Trappes, une association de musulmans pèse sur le jeu politique pour faire plier les élus. Son président invoque la “masse critique” du nombre de pratiquants de l’islam au sein de la population.
A Trappes (Yvelines), où la population musulmane est estimée à quelque 7 500 individus – soit le quart de la population de la ville  [rappel : en 2003].
Depuis le milieu des années 1990, la jeune génération qui a pris la tête de l’Union des musulmans de Trappes (UMT) s’est donné pour mission d’ériger, au cœur de la ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines, l’une des plus grandes mosquées de France.
Les communistes, qui ont tenu la mairie jusqu’en 2001, étaient hostiles au projet. Aussi  l’Union des musulmans de Trappes s’est-elle saisie de l'”outil” politique pour ne plus le lâcher. Le président de l’association, Jaouad Alkhaliki, a développé une théorie :

“Trappes est un exemple où il y a la “masse critique” de musulmans qui permet au moins de faire réfléchir les politiques, si ce n’est de les faire plier“, explique-t-il.

Devancé aux municipales de 1995 par la liste du PCF, Guy Malandain (PS) a vite compris l’intérêt de se démarquer des communistes. Il a proposé de construire une mosquée au centre géographique de Saint-Quentin-en-Yvelines.
Mais le président de l’Union des musulmans de Trappes la veut à Trappes. Franco-Marocain venu de Strasbourg, proche de certains cercles des Frères musulmans, M. Alkhaliki a fait de sa vie une “mission” pour l’islam.
A la faveur des municipales de 2001, il va distiller la menace électorale pour faire plier le maire.

Alors que la municipalité hésite encore, l’UMT organise des “convois”vers la mairie pour inscrire les jeunes musulmans sur les listes électorales.
Le maire capitule alors. Résultat : à la veille du premier tour, l’UMT dispose d’un terrain et d’un permis de construire.

(…)
Avouant ignorer l’influence réelle des musulmans de Trappes, les élus semblent avoir admis la théorie de la “masse critique”. Aux législatives de juin 2002, raconte M. Alkhaliki, “on a invité les deux candidats à la députation  pour leur dire :

“Dans le cas où vous seriez élus, qu’est-ce que vous feriez pour les musulmans ?”

Après la mosquée, le prochain enjeu électoral : l’abattoir que réclament les musulmans de la région depuis plusieurs années.
ARTICLE PARU DANS L’EDITION DU 10.05.03
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