Un rapport de l’Institut national d’études démographiques (Ined) indique que les musulmans de France restent attachés à leur religion mais relativise «les thèses de repli identitaire». De nouvelles estimations sur le nombre de fidèles à l’islam y sont délivrées.
D’une manière générale, l’étude montre que les immigrés et leurs descendants – « plus des trois-quarts » – sont beaucoup plus nombreux à suivre une religion que la population française. Ainsi, 19 % seulement des immigrés se déclarent sans religion contre 49 % de la population majoritaire.
Premier constat : l’islam représente la première religion des immigrés en France. Il se place «loin devant le catholicisme», indique l’Ined. Ce sont ainsi 43 % des immigrés et 45 % de leurs descendants qui se sont déclarés musulmans contre respectivement 26 et 27 % catholiques. […]
«Nous avons réalisé cette estimation pour les musulmans, compte-tenu des débats récurrents sur le nombre de musulmans en France et des chiffres plus ou moins fantaisistes qui circulent à ce propo», indiquent-ils. «En retenant plusieurs hypothèses pour les groupes d’âges non couverts par l’enquête, on obtient des estimations variant entre 4,3 millions de musulmans et 3,98 millions, soit, pour reprendre l’hypothèse moyenne, 4,1 millions en France tous âges confondus», loin des 5 à 6 millions avancés régulièrement. […]
«Les taux d’homophilie religieuse calculés pour les seuls réponses exprimées montrent que des 3 groupes étudiés (catholiques, musulmans et athées, ndlr), les musulmans sont les moins homophiles», note l’Ined. En clair, ce sont eux qui ont le plus d’amis n’ayant pas la même religion qu’eux. […]
Le regain de religiosité des jeunes Français issus de l’immigration est souvent analysé avec méfiance. «Mais il n’y a pas une rupture générationnelle qui signalerait un rapport plus intense à la religion chez les jeunes nés en France, mais plutôt une affirmation plus grande de la religion parmi les populations immigrées depuis les années 1980 qui s’inscrit dans un mouvement plus global d’évolution de la fonction de la religion dans les pays musulmans», analysent MM. Simon et Tiberj.
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