L’exécutif multiplie les signes de détente
En réalité, cette décision avait été prise deux jours avant, lors de la commission de surveillance de la Caisse des dépôts. Les membres de la vigie parlementaire de l’institution financière ont en effet estimé que libérer cinq milliards de plus de la collecte centralisée du Livret A et du LDD ne porterait pas préjudice au Fonds d’épargne.
« Ces ressources permettront aux banques de prêter davantage pour le financement de l’économie, principalement au bénéfice des petites et moyennes entreprises », précisait le communiqué.
Au contraire, celui-ci dispose de près de 110 milliards de dépôts non utilisés qu’il place sur les marchés à des taux trop bas par rapport à la rémunération qu’il doit servir aux détenteurs de Livret A et LDD. Rendre une partie de ce trésor de guerre va donc permettre au Fonds d’épargne d’optimiser sa gestion de liquidité.
Donner des gages plus concrets
Mais cette annonce vient opportunément couronner une semaine de politique de main tendue du gouvernement au secteur bancaire. Le 11 juillet, lors du colloque Paris Europlace, le ministre de l’Économie avait ainsi manifesté qu’il n’était pas sourd aux craintes des banquiers sur un deuxième dossier phare : la taxe sur les transactions financières (TTF).
Bruxelles a présenté en février un projet qui prévoit, sur le modèle de la taxe Tobin, de prélever une taxe de 0,1 % sur les actions et obligations. La TTF est en cours de discussion entre les onze pays européens, dont la France, qui ont signé un accord de coopération. L’objectif étant qu’elle voit le jour l’année prochaine.
Si Pierre Moscovici s’est dit attaché à une telle taxe, il a jugé « excessive » la proposition de la Commission européenne, estimant qu’elle risquait d’aboutir à « l’effet inverse » de ce qui est recherché. Il a en outre prôné une extension de la portée de la taxe à d’autres produits.
Mais les banques martèlent qu’un tel dispositif conduirait à « détruire » certains compartiments des marchés et qu’elle entraînerait un renchérissement du coût de financement des acteurs. Sans doute le gouvernement devra-t-il donc donner des gages plus concrets pour obtenir leur participation au tour de table de l’opérateur boursier Euronext dont l’introduction en Bourse est prévue en 2014.
Les Échos
(Merci à Arbre Sec)