Charles Consigny revient sur les violences de Trappe et déplore que la France cède sur sa conception du «vivre-ensemble» et de la laïcité.
La presse, comme d’habitude, s’est vautrée. Tout ce que Le Monde a trouvé à titrer, c’est l’islamophobie. Cela se passe de commentaire. On peut simplement se laisser consterner par ce qui a eu lieu à Trappes, considérer que l’islam quand il est radical est fou, comme n’importe quel dogme sans nuance dont les adeptes le sont trop. On peut pousser un peu et affirmer que de cela en France nous ne voulons pas, que tous ceux qui aiment ce pays ne peuvent y accepter de tels comportements. […]
[…] Il y avait tout de même 400 personnes à l’assaut du commissariat de Trappes. Ça fait beaucoup de monde, plus que ce qu’on imagine en entendant Les Inrockuptibles évoquer systématiquement des «actes isolés», des «épiphénomènes», des «minorités de minorités», etc.Peut-être est-ce dû à un manque d’organisation, mais on déplorera d’avoir peu entendu les représentants de l’islam normal, cool, peace.
Que plusieurs centaines de personnes viennent attaquer un commissariat parce que des policiers ont voulu faire respecter une loi allant à l’encontre d’une coutume religieuse, c’est très grave, cela révèle une situation pourrie, un échec de l’État et de la conception française du “vivre-ensemble” et de la laïcité, différente de celle qui prédomine en Occident. Les Anglo-Saxons considèrent que cette conception-là est liberticide, ce qui est risible quand on voit la perte croissante de liberté qui sévit aux États-Unis. Là aussi, les Français ont raison de se battre contre l’hégémonie culturelle américaine et de refuser le communautarisme, car le communautarisme, c’est, ne craignons pas l’expression, la mort des identités nationales. La France a le droit de dire qu’à Rome on fait comme les Romains.
Ça n’est pas parce que le combat semble perdu d’avance qu’il ne faut pas le mener.
Le Point