[Extraits d’un article d’Aliou TALL, Président du RADUCC (Réseau Africain de Défense des Usagers, des Consommateurs et du Citoyen) – Dakar, Sénégal]
A Trappes, un mari a refusé le contrôle de sa femme intégralement voilée, et se retrouve en garde à vue après une altercation avec des policiers. Par solidarité des jeunes ont attaqué le commissariat.
Il s’en est suivi une course à l’échalote chez des politiques, pour se distinguer par des déclarations haineuses et injurieuses à l’encontre des étrangers.
Le chef de file de ces insanités est Florian Philippot, vice-président du Front National, qui fait un amalgame volontaire en s’attaquant aux jeunes étrangers musulmans, qu’il traite de « racailles islamisés ».
Le pire est qu’il établit fougueusement un lien entre l’immigration et la délinquance. C’est inadmissible !
Au prétexte de dénoncer le communautarisme des étrangers, les actes xénophobes et islamophobes contre les immigrés africains sont banalisés en Europe. Si l’immigré à le devoir de respecter les lois de son pays d’accueil, il n’en demeure pas moins que sa dignité et ses droits fondamentaux ne peuvent pas être bafoués.
Les déclarations [des politiciens français] ont cristallisé les clichés sur l’immigration et stigmatisé les jeunes issus de l’immigration africaine comme des ennemis de la république française.
(…) Les hommes politiques se livrent à une compétition d’agressivité verbale contre les jeunes immigrés des banlieues. C’est devenu la mode pour séduire les électeurs déçus et les frustrés.
Les thèmes de campagne populistes sur l’immigration restrictive, les mesures sécuritaires, le retour à un Etat policier, et l’identité nationale ont été instrumentalisés dans les discours et programmes politiques. Alors, la bande de racaille, ce sont les jeunes ou ces politiciens ?
L’obscurité de la situation sociale des Noirs en banlieue, empirée par l’obscurité de leur couleur de peau, les empêche d’accéder aux responsabilités. Ils sont victimes de discrimination à l’embauche et au logement.
En même temps, on nourrit envers eux le cliché selon lequel ils seraient des parasites profitant du système. L’immigration des africains musulmans, accusée d’être responsable de l’insécurité urbaine, est devenue le souffre-douleur des fachos et politicards français. (…)
On se rappelle encore du délire de Philippe de Villiers, qui assimilait les violences urbaines de novembre 2005 à une « guerre civile ethnique ». Il proposait alors que l’armée française intervienne dans les dans les zones concernées et qu’elle puisse fouiller les appartements et les caves. Ça sent le Gestapo.
(…) Dans les débats politiques en France, le sujet de l’immigration est devenu un fantasme qui suscite des agitations et des excès. L’immigré africain-musulman est devenu un fonds de commerce électoral, un bouc émissaire, une proie facile, sans défense, qu’on n’hésite pas à abattre froidement et lâchement pour gratter des points d’audimat, booster son indice de confiance, ou bichonner son électorat néo-fasciste.
Florian Philippot, vice-président du Front national, est la tête de file de cette bande de braconniers qui a besoin d’abattre de l’africain pour asseoir son existence politique.
Mais l’africain d’aujourd’hui ne se laissera pas faire.
par Aliou TALL, Président du RADUCC (Réseau Africain de Défense des Usagers, des Consommateurs et du Citoyen). Paris – Dakar. Email : raducc@hotmail.fr
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