Addendum 24.07.2013 : Interview d’Abdallah Zekri dans El Watan sur les émeutes de Trappes et l’islamophobie.
«Les musulmans doivent éviter de fournir des arguments à l’extrême droite»
Ce qui m’a révolté, c’est l’amalgame, avant toute vérification, disant que c’est la faute aux immigrés. Quand je vois les déclarations du FN, qui parlent de cette racaille d’immigrés et de musulmans, il faut savoir que cette racaille-là fait partie des siens, c’est une «racaille» comme lui, qui a agressé le policier, ce n’est ni un Maghrébin ni un immigré. […]
Si on se met à la place des Français non musulmans, le début de l’affaire est lié à l’islam qui débouche sur une émeute. N’y a-t-il pas de quoi être choqué ?
Oui, c’est vrai, nous, musulmans, sommes citoyens de la République et nous respectons ses lois et ses valeurs. Moi-même je suis mal à l’aise. On nous pointe du doigt par cette image. Ces femmes qui ne respectent pas la loi, cela rejaillit sur chacun de nous. […] On arrive à l’échéance des municipales de 2014 et certains veulent profiter de ce climat.
El Watan
D’après l’observatoire contre l’islamophobie les actions et menaces islamophobes en France ont enregistré une hausse globale de 35 % au premier semestre 2013, par rapport à la même période en 2012, a annoncé mardi à l’AFP le président de l’Observatoire contre l’islamophobie, Abdallah Zekri.
Interrogé sur le cas des femmes portant le niqab, Abdallah Zekri a estimé qu’il s’agissait d’«un intégrisme qui en nourrit un autre. Un fondamentalisme qui en nourrit un autre, celui de l’extrême-droite».
Selon Abdallah Zekri, «ce sont 108 actions islamophobes -violences, voies de fait, incendies, dégradations- qui ont été officiellement enregistrées entre le 1er janvier et le 30 juin 2013, par rapport à 80 pendant la même période en 2012. Soit une augmentation de 41,2 %». «Pour les menaces islamophobes -propos, gestes menaçants, démonstrations injurieuses-, elles sont passées de 63, pendant le 1er semestre 2012, à 84 pendant la même période cette année, soit une augmentation de 33,3 %».
«C’est compter sans un nouveau phénomène, inquiétant, survenu au cours du mois de juillet, à savoir les agressions contre des femmes à visage découvert, portant non le niqab (ou voile intégral, dont le port est interdit depuis avril 2011), mais le simple foulard». […]
«Elles inquiètent d’autant plus», a-t-il poursuivi, «que des voix s’élèvent pour dire que si la police n’est pas en mesure de protéger ces femmes portant le foulard, ce sont les proches qui s’en chargeront».
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