Charles Consigny dénonce la lutte à outrance contre ce que les associations subventionnées appellent «discrimination» et qui débouche finalement sur un nivellement par le bas et n’a rien à voir avec l’égalité.
Ce n’est pas une société égalitaire qui a fait le raffinement français. Ce n’est pas une société égalitaire qui a fait nos grandes oeuvres. Ce n’est pas une société égalitaire qui a fait notre puissance militaire.
Le journal Libération, dans son édition du 25 juillet dernier, publie un article dont il a le secret, titré «Discriminés, restez groupés !». Il s’agit d’expliquer, un peu comme l’aurait fait le Parti socialiste lui-même, les deux propositions de loi déposées à l’Assemblée nationale par le député PS Razzy Hammadi, et au Sénat par la sénatrice EELV Esther Benbassa, lesquelles visent à permettre aux victimes de discriminations de déposer une “class action”. Le projet émane d’une association baptisée République et Diversité, dont le président, Louis-Georges Tin, signe une tribune dans la même édition du journal. Libération est un tract.
Si l’on est attaché à la liberté, il faut être pour la discrimination. Discriminer, c’est choisir.
On aurait tort de se désintéresser de cette agitation parlementaire : les gens sont en train de tout casser. Le seul mot qu’a la gauche à la bouche, son seul argument, la justification-massue de toutes ses erreurs, de toute sa haine, de toute sa bêtise et de sa grande indigence, c’est l’égalité. Elle la brandit à tout propos, dès qu’on l’attaque, dès qu’on met en doute sa capacité à prendre les mesures utiles, dès qu’on souligne que seule l’idéologie l’anime. Or l’égalité au sens où ces gens l’entendent est une chose horrible. […]
M. Tin conclut sa tribune par ces mots grandiloquents : «Est venu le moment de faire avancer l’égalité républicaine.» Moi, je dis que nous n’avons que trop d’égalité républicaine, que ce mot n’amène que la bassesse, la jalousie et la paresse. Il suffit, de toute façon, de s’attarder sur les signataires de l’appel : Banlieue citoyenne, Cran, Indivisibles, Terra Nova, chères associations subventionnées dont les membres feraient mieux d’aller travailler au lieu d’embêter ceux qui le font.
Le Point