« Article du philosophe polonais Marcin Król dans le journal polonais Dziennik Gazeta Prawna dans lequel il s’interroge sur le multiculturalisme et sur les choix à faire pour l’avenir. Souvent présenté comme le meilleur modèle pour nos sociétés, le multiculturalisme est en train d’échouer. Car pour pouvoir cohabiter paisiblement avec l’Autre, il faut d’abord être en accord avec soi-même, ce que l’Europe peine à faire, explique-t-il.
Après tout, certains immigrés, en particulier les musulmans, viennent de pays qui encouragent ouvertement une position anti-occidentale. Pourquoi deviendraient-ils subitement des hommes et des femmes d’Occident ? Pourquoi devraient-il soudainement devenir des Occidentaux ? Pouvons-nous nous permettre cette présence par millions ? Personne en Europe n’ose donner de réponse claire à de telles questions, el les rares qui le font son immédiatement – et justement – rejetés comme radicaux, condamnés et parfois même accusés de racisme ou de fascisme.
Depuis les années 70, le multiculturalisme était non seulement une réalité dans des pays comme les Etats-Unis, mais également une norme. Il fallait le soutenir par la promotion de la diversité, qui ne manquait pas de charme. Il fallait aussi le respecter, car il était l’expression des «identités» variées de divers groupes sociaux, en particulier nationales et tribales, mais aussi sexuelles et générationnelles. […] Cela dit, on s’aperçoit maintenant qu’un multiculturalisme modérément dosé était finalement mieux que les deux phénomènes auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui. La première tendance consiste à remplacer le multiculturalisme par une acceptation inconditionnelle de tous les phénomènes culturels, quels que soient leur origine et leur contexte politique, religieux, social, ou spirituel. […] La seconde menace pour le multiculturalisme, c’est le monoculturalisme étroitement associé aux idées nationalistes, intellectuellement maladroites, mais étonnamment porteuses. Dans une certaine mesure, le multiculturalisme a émergé justement par opposition au monoculturalisme. Mais le nationalisme n’est pas l’unique adversaire du multiculturalisme. L’hostilité envers les autres cultures et civilisations est de plus en plus visible à travers les enquêtes menées au sein de communautés d’immigrés dans différents pays européens. De même que dans les discours, parfois officiels, des dirigeants de certains pays musulmans. […] presseurop