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Tribune de Naïma Charaï, née au Maroc, présidente de l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (Acsé) et conseillère régionale d’Aquitaine (PS), «Trappes ou les habitants invisibles».
A Trappes, tout est parti d’un contrôle de police. On connaît l’usure des populations en matière de contrôle au faciès. […] Trappes ne doit pas être uniquement une occasion d’échanger entre soi, sur la laïcité ou sur les violences policières. Trappes, comme Amiens l’été dernier, c’est une prise de conscience de la colère dans les quartiers, malgré notre accession au pouvoir. L’accession au pouvoir de la gauche, les quartiers l’ont tant attendue. […] En poussant le sujet des quartiers sous le tapis, nous ne ferions qu’un petit calcul de politique politicienne. Et notre calcul serait faux. Les habitants des quartiers ne se réfugieront pas dans l’abstention, non. Pas plus qu’ils ne voteraient pour la droite. Ils iront nourrir le flot des électeurs des extrêmes. La tendance se dessine déjà. Mais nous avons du temps, nous pouvons agir.

Je suis intimement convaincue que les quartiers ont besoin d’une aide extraordinaire.

Parce que les républicains ne peuvent pas accepter que des zones urbaines entières soient considérées comme perdues pour l’éducation, perdues pour l’égalité, perdues pour l’emploi. […] Il nous faut attribuer des moyens supplémentaires à l’éducation dans les quartiers, mais aussi à l’emploi. Les emplois aidés sont un dispositif vertueux, multiplions-les ! La république doit investir dans les quartiers pour que tous les habitants aient véritablement accès aux services publics. Qu’ils puissent faire valoir leurs droits et qu’ils puissent se faire soigner. Il y a urgence. Je plaide pour une volonté politique sans faille, déterminée et exigeante. Nous devons investir massivement dans les quartiers. […] Libération

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