De l’eau hautement radioactive se déverse actuellement dans l’océan Pacifique à partir de la centrale nucléaire. Un responsable de l’autorité nucléaire japonaise a expliqué que le pays se trouvait face à une situation d’urgence.
C’est une coïncidence dont se serait bien passé le Japon : alors que le pays commémore cette semaine les 68 ans des bombardements atomiques de Hiroshima et de Nagasaki, le nucléaire s’invite au coeur de l’actualité avec de nouvelles inquiétudes en provenance de la centrale de Fukushima.
Des fuites d’eau hautement radioactive ont été constatées, créant une situation d’urgence plus de deux ans après le séisme qui avait sérieusement endommagé la centrale.
Selon un responsable d’un groupe de travail à l’Autorité de régulation nucléaire (NRA), Shinji Kinjo, cette eau contaminée est en train de remonter vers la surface, dépassant les limites légales de l’écoulement radioactif pour se déverser dans l’océan Pacfique.
L’opérateur de la centrale, Tokyo Electric Power (Tepco) est dépassé. “Nous ne pouvons pas laisser cela à Tepco tout seul. Nous sommes actuellement face à une situation d’urgence“, a déclaré Shinji Kinjo.
L’ampleur de la menace méconnue
Lundi, Mitsuo Uematsu, qui travaille dans un centre spécialisé de l’université de Tokyo, a évoqué l’incertitude qui règne autour des conséquences de cette nouvelle fuite :
“Jusqu’à ce que nous connaissions la densité exacte le volume de l’eau qui s’échappe, je ne peux pas honnêtement spéculer sur les conséquences pour la mer.”
On ignore également la menace que représente cette fuite pour les populations environnantes. En 2011, dans les premières semaines après la catastrophe, Tepco avait été autorisé par le gouvernement japonais à déverser les eaux toxiques dans le Pacifique, mais les pays voisins et les pêcheurs japonais avaient critiqué cette mesure. Depuis, la compagnie a promis de ne plus déverser d’eau irradiée sans l’accord des localités voisines.