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C’est sous le contrat de travail appelé “zéro heure” que McDonald’s emploie 90 % de ses employés britanniques, soit plus de 82 000 personnes. Très critiqué en Angleterre en raison de son caractère précaire, ce contrat prévoit que l’employé, pendu à son téléphone, se rende disponible à tout moment de la journée sans qu’aucune durée de travail ne soit fixée dans son contrat. Autre coup dur pour le salarié, il n’est rémunéré que pour les heures travaillées.

McDonald’s serait ainsi le plus gros employeur de salariés à contrat sans horaire défini au Royaume-Uni. Le géant de l’alimentation rapide, qui fait travailler 92 000 personnes dans ses 1 200 restaurants britanniques, s’est attiré les foudres de certains hommes et femmes politiques du pays.

A l’instar d’Andy Sawford, député travailliste et farouche opposant au contrat :

“Certains salariés travaillent vingt à trente heures par semaine, d’une semaine à l’autre, et il est injustifiable de ne pas leur accorder de contrat. MCDonald’s sait identifier les besoins de ses clients lors de leur commande, et préparer en fonction de ces données les bonnes quantités de nourriture. Le même raisonnement pourrait être utilisé pour les besoins de son personnel, et apporter ainsi à ses employés plus de certitude.”

Depuis son entrée en Grande-Bretagne, en 1974, McDonald’s a recours à ce type de contrat. Mais si l’entreprise est pointée du doigt, elle est loin d’être la seule société mise en cause.

La semaine dernière, le Guardian révélait que Sport Direct, le premier vendeur d’articles de sport en Angleterre employait 90 % de ses salariés – soit 20 000 personnes – sous ce contrat controversé.

Les membres du personnel ne savent pas combien d’heures ils vont travailler d’une semaine sur l’autre, sans garantie d’horaire de travail régulier, sans indemnité maladie ni congés payés“, expliquait le Guardian.

Depuis ces révélations, certains députés britanniques ont demandé au gouvernement d’ouvrir une enquête. Alison McGovern, députée travailliste, assure au quotidien britannique que le recours au contrat “zéro heure” est largement sous-estimé :

“Tous les jours nous en apprenons davantage sur l’ampleur de cette pratique. Nous ne pouvons plus ignorer ce problème.”

Selon une étude, citée par The Independant, un million de salariés pourraient être employés sous ce contrat. Un chiffre quatre fois plus élevé que les estimations de l’office national de la statistique, qui l’évalue à 250 000 personnes.

Si les estimations divergent, tous notent la hausse du nombre de contrats à “zéro heure”, dans tous les domaines, secteur public comme privé. Même le palais de la reine n’échappe pas à la polémique. Cet été, les 350 saisonniers du palais de Buckingham sont employés en contrat “zéro heure”.

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