Alors qu’un sondage paru aujourd’hui montre que 78% des Français sont pour l’interdiction du voile à l’université, deux internautes ont accepté de raconter leur choix de porter le foulard islamique pour aller étudier.
Wahiba, 22 ans, en master de communication digitale
“J’ai fait très tôt le choix de porter le voile. Evidemment, au lycée, je respectais la loi de 2004 qui interdit le port de tout signe religieux distinctif dans l’enceinte d’un établissement scolaire public, et je l’ôtais pour aller en cours. Mais sitôt mon bac obtenu, j’ai décidé de continuer à porter le foulard, y compris pour me rendre à la fac. […]
Je trouve donc que l’idée d’interdire le voile à l’université revient à créer un problème là où il n’y en a pas. L’université accueille des adultes, des êtres doués de raison qui apprennent à réfléchir et mon choix est donc un choix pleinement mature, adulte et raisonné. En plus, dans un contexte compliqué, parfois islamophobe, cela revient à stigmatiser encore plus les musulmanes pratiquantes qui portent le foulard islamique.”
Amel, 25 ans, en master LLCE (Langues, Littératures, Civilisations Etrangères)
“Après mon baccalauréat, j’ai choisi d’étudier les langues pour être enseignante. Je termine actuellement mon master 2. Au sein de mon cursus, on était plusieurs à porter le voile. Dans l’ensemble, cela n’a posé aucun problème. Excepté, une fois, une des professeurs nous a clairement expliqué en cours qu’elle n’accepterait jamais d’être directrice de recherche pour une jeune femme voilée. J’ai été très étonnée et choquée sur le coup de cette discrimination. […]
Je ne comprendrais pas qu’on interdise le voile à l’université. Ce serait priver de nombreuses jeunes filles d’un avenir. Pour ma part, je n’aurais jamais pu devenir enseignante si je n’avais pas fait d’études. Et j’envisage de partir en Angleterre où là-bas les signes religieux distinctifs ne sont pas interdits à l’école.“