Le chef de l’opposition cambodgienne est français. Sam Rainsy, 64 ans, a quitté son pays natal pour Paris à l’adolescence, après la disparition de son père, un ancien ministre du roi Sihanouk qui fut victime d’une conspiration politique jamais élucidée. Depuis, Sam Rainsy jouit de la double nationalité française et khmère.
Après trois ans d’exil en France, il est revenu le 19 juillet à Phnom Penh, neuf jours avant des élections qui ont vu sa formation, le Parti du sauvetage national du Cambodge (PSNC), menacer l’assise du Parti du peuple cambodgien (PPC) de Hun Sen, premier ministre depuis vingt-huit ans. (…)
Sam Rainsy n’a jamais hésité à jouer la carte anti-vietnamienne. Dans un pays où l’occupation de dix ans par le Vietnam a laissé des traces, cibler l’“immigration clandestine” des Vietnamiens et conspuer la relation privilégiée entre Phnom Penh et Hanoï, soutien de Hun Sen, est électoralement payant.
“Sam Rainsy joue un jeu dangereux avec sa propagande raciste contre les Vietnamiens. Un jeu dangereux non seulement pour la minorité vietnamienne du Cambodge , mais pour le Cambodge tout entier”, accuse Chheang Vun, député du PPC et président de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale.
M. Rainsy, souvent taxé d’opportunisme par ses adversaires, se défend de toute accusation de racisme :
“Le Cambodge est coincé entre la Thaïlande et le Vietnam. Il faut défendre notre intégrité nationale. Mais je suis un patriote, pas un nationaliste.” (…)