«Ils ont gâché ma fête. Ils ont pourri ma soirée, mon week-end, mon mariage !» La femme qui s’exprime est en colère. «S’attaquer à un groupe de femmes, quel courage ! En plus à une dizaine. De quel droit ces gens m’insultent ? De quel droit frappent-ils ma sœur ? De quel droit tapent-ils sur une adolescente de 16 ans ? C’est une honte !»
Jeudi, avec un groupe de huit copines, Carole déambule dans Toulouse. À deux jours de son mariage, cette future maman de 29 ans (enceinte de cinq mois) a l’intention de s’amuser. Alors elle se promène avec ses copines qui lui ont attaché un pénis gonflable sur la poitrine. Place du Capitole, de jeunes garçons s’approchent et commencent à lâcher des insultes sur fond de religion. «Il n’y a eu aucune provocation de notre part. Même, devant leur agressivité, nous nous sommes écartées pour enlever notre déguisement». Mais ce repli n’a pas eu l’effet escompté.
«Au départ, ils étaient cinq ou six mais bien plus nombreux après. Ils nous ont tiré les cheveux, arrachés nos perruques, traitées de salopes et de putes, de filles impures !» (…)
Huit suspects ont été interpellés. Des garçons âgés de 10 ans (!), 12, 15 et 21 ans. En garde à vue, tous ont expliqué être intervenus pour «séparer» agresseurs et victimes. Ils ont été laissés libres hier. L’enquête se poursuit. L’exploitation des vidéos permettra peut-être d’identifier les agresseurs. C’est le seul incident qui a marqué cette nuit d’après ramadan. Les quartiers sont notamment restés très calmes toute la nuit.
La Dépêche