Les adhérents du groupement de producteurs Les Paysans de Rougeline convertissent leurs serres à l’énergie non fossile. Les premiers projets s’appuient sur la biomasse, la chaleur récupérée auprès de pétroliers ou des incinérateurs.
Au sein du groupement, on estime que, sur les 280 hectares de serres exploitées, environ 125 devront bientôt être reconstruites sur un nouveau modèle : proches de nouvelles sources d’énergie, plus grandes donc faisant appel à des regroupements de producteurs et faisant appel à de nouvelles techniques agricoles. « Aujourd’hui, il est impossible de monter un hectare de serres chauffées au propane. Le dossier ne passe pas chez les banques et, de toute façon, ce n’est pas rentable », explique Adèle Marty, jeune agricultrice.
Economie circulaire
Cette filiale d’EDF incinère les déchets des communes environnantes et valorise la vapeur produite sous forme d’électricité à travers une turbine. La chaleur issue du processus, jusqu’à présent perdue, servira bientôt à chauffer 10 hectares de nouvelles serres à travers un réseau d’eau chaude. Le prix reste encore à déterminer précisément. « Ce sera de toutes les façons bien inférieur au prix de l’énergie fossile », assure Olivier Menu, responsable du dossier chez Tiru, qui pourra de son côté assurer aux collectivités clientes que « 100 % des déchets qui lui sont confiés sont valorisés sous forme d’énergie ».
L’investissement dans les serres, 14 millions d’euros, sera assuré par les agriculteurs, les banques ainsi que des subventions des collectivités. Les 2 millions d’euros du réseau de chaleur seront financés par Tiru. « La technique hors sol est la meilleure façon de limiter l’utilisation des intrants chimiques et de maîtriser l’environnement en limitant l’entrée des insectes, des parasites et des bactéries », assure Adèle Marty, l’un des agriculteurs associés au projet.
A proximité, un nouvel adhérent du groupement Rougeline va, lui, investir 8 millions d’euros dans une dizaine d’hectares de serres qui seront chauffées grâce à une chaudière biomasse utilisant des plaquettes fabriquées à partir de déchets issues du massif forestier landais. Les deux installations devraient produire 5.000 tonnes de tomates chacune et permettre l’embauche d’environ 200 personnes.