« Où est le coffre-fort ? T’en as pas ? Tu mens, je vais te saigner. » Et de joindre le geste à la parole. Un coup de couteau en pleine gorge à deux centimètres de la carotide et une seconde estafilade au niveau de l’aisselle.
En cette nuit d’orage du 18 mars 2011, dans la chambre à coucher d’un pavillon niché au fond d’une allée derrière le parc Joly, à Chassieu, les deux agresseurs ne rigolent pas.
Ils ont surgi peu après minuit gantés et encagoulés pour grimper à l’étage et réveiller sans ménagement un couple de quinquagénaires.
L’homme est aussitôt soumis à la question tandis que son épouse est traînée au sol par les cheveux. Violence extrême et rapidité, tous les ingrédients d’un home jacking terrifiant pour des barbares des temps modernes.
Pourtant, quand le sang gicle dans la pièce, le duo s’affole : « Allez, on se casse ! » Une fuite à pied en direction du parc derrière l’avenue du Progrès, où se trouvent le stade et le boulodrome.
Avant de quitter la maison, l’un des fuyards a emporté le sac à main de la victime et, à l’arrivée des gendarmes, on en trouve une partie du contenu renversé au pied d’un portail métallique du parc, avec ce qui va constituer la pièce maîtresse de l’accusation : du sang sur le portique. Un sang qui se révélera être, après bien des mois d’analyse, celui de Karim Sehad. Le même individu qui le lendemain est allé à l’hôpital se faire recoudre.
Le même aussi qui crie son innocence. L’apprenti cuisinier de « La patate chaude », à Saint-Etienne, se serait blessé quelques jours auparavant et par hasard serait venu faire l’amour avec une copine sur le parking de Chassieu, tout en perdant un peu de son sang sur la barrière métallique en faisant de la barre fixe.
[…] capé au niveau du casier judiciaire avec pas moins de 12 condamnations pour vols avec violence, extorsion. Et selon le psychiatre, « doté d’une personnalité psycho-pathologique laissant peu de marge à une remise en question ». […]
« C’est des malentendus et l’acharnement d’un policier qui a voulu me charger et faire de moi un coupable » […]
Le Progrès
(Merci à Alpine)