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Alors qu’on tente de nous faire croire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes outre Atlantique, la réalité est beaucoup moins reluisante. Selon des données publiées lundi par le département du Trésor américain, le déficit public US s’est en effet nettement aggravé en juillet. Raisons principales : une croissance des dépenses que le niveau de recettes n’arrive pas à contrebalancer.

Si certes, juillet est « traditionnellement » un mois d’aggravation du déficit public aux Etats-Unis, cette période n’est marquée par aucune échéance fiscale de premier ordre, il n’en demeure pas moins que sur l’année, la tendance demeure baissière.

Les chiffres parlent d’eux-même : le déficit s’est établi à 97,6 milliards de dollars en juillet … ce qui correspond à une hausse de 40,2% par rapport au mois de juillet 2012 . Vous avez bien lu ….

Avec un brin d’optimisme tout relatif, les analystes s’attendaient quant à eux à presque 2 milliards de mois, à 96,0 milliards. Pour un peu, on dirait presque une broutille ….

Durant le mois de juillet, les recettes se sont élevées à 200 milliards de dollars, en progression de 8,3% en valeur glissante annuelle, les dépenses s’envolant pour leur part de 17,1% pour s’établir à 297,6 milliards. Le poids des dépenses d’assurance-maladie (75 milliards pour Medicaid et Medicare) et des dépenses militaires (49 milliards) se font particulièrement sentir. A la plus grande joie des lobbies militaires ….

Les optimistes relèveront quant à eux que hausse des impôts et réduction des dépenses auront permis au gouvernement américain d’afficher une baisse du déficit sur les dix premiers mois de l’exercice budgétaire. Le déficit américain s’élevant à 607,4 milliards sur cette période, en baisse de 38% par rapport à la même période de l’année précédente.

Grâce aux ponctions fiscales, le montant total des recettes budgétaires accumulées depuis en octobre 2012 (2.287 milliards) – mois correspondant au début de l’exercice budgétaire – est le plus haut montant jamais enregistré en juillet. Chiffre qu’il faut tout de même relativiser en prenant en compte le chiffre de l’inflation.

Pour l’ensemble de l’exercice budgétaire, le gouvernement US table désormais sur un déficit de 759 milliards de dollars, le chiffre de 973 milliards de dollars ayant été initialement annoncé.

Reste que cette prévision fait état d’une situation plus préoccupante que celle attendue par le Bureau du Budget du Congrès (CBO), lequel s’attend sur un déficit de 642 milliards en 2013 contre 1.087 milliards de dollars en 2012.

C’est en partie en réaction à une telle situation que Barack Obama a laissé entendre la semaine dernière qu’il souhaitait transférer au secteur privé l’essentiel des risques liés aux crédits hypothécaires. Le secteur public américain ayant payé un lourd tribut à l’affaire. Le but final serait bien évidemment de réduire le déficit abyssal US … tout en agissant en faveur de la classe moyenne, laquelle est bien évidemment dotée du droit de vote.

Dans le même sillage, Barack Obama souhaiterait démanteler les deux géants du refinancement hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac – nationalisés  il y a quelques mois à la suite de la crise immobilière – tout en appelant le Congrès à faciliter le rééchelonnement des crédits des ménages en difficulté financière.

Rappelons en effet qu’au sommet de la crise immobilière liée aux subprimes en 2008, Freddie Mac et Fannie Mae ont ponctionné quelque 187,5 milliards de dollars de fonds publics en vue d’éviter la faillite.

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