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Le visage gonflé par les hématomes, des bandages, un drain. Stéphane tient à peine debout, les épaules cassées par le poids des sévices endurés. Sur le banc des prévenus : deux hommes. Pas de blessures, pas de plaies. Le contraste est frappant, flagrant, édifiant.
Dans la nuit du 14 au 15 août, Stéphane est tranquillement installé avec un couple d’amis et leurs deux enfants. Nous sommes quai Dampierre à Troyes, il est près de minuit. Une voiture s’arrête. À bord deux cousins, Saïd El Harmaka et Saad Zeroual. Tous deux connaissent l’ami de Stéphane. La discussion s’engage et les cousins vont acheter deux packs de bières que tous vont partager. Puis tout dérape. « Ils m’ont frappé tous les deux, ils m’auraient fini s’ils n’avaient pas été inquiétés par un bruit. J’aurais pu mourir ce soir-là. » À l’audience, Stéphane ne craint plus rien. Il a déjà enduré le pire. Il décrit les coups, la peur, le traumatisme et l’incompréhension. « À la fin de mon supplice, ils m’ont laissé pour mort. C’est Zeroual qui a porté les trois quarts des coups ». […]

[…] Déterminés à lui faire subir le pire, les deux hommes s’acharnent et Stéphane le maintient. Il a été traqué avec une intention. « Ils se sont mis à deux pour me régler mon compte. Ils voulaient en finir avec moi. »

[…] Lassé par les versions « loufoques », le représentant du ministère public s’emporte. Les mots claquent, lourds de sens, guidés par la seule volonté « de mettre hors d’état de nuire des fous dangereux à l’allure de VRP ». Des hommes, « sans principe, sans valeur, sans dignité, sans aucun respect de la vie humaine ».
[…]. Les deux hommes ont été reconnus coupables des faits de violences aggravées. Saad Zeroual écope de quatre ans de prison ainsi que de onze mois de révocation d’un sursis antérieur. Saïd El Harmaka de trois ans. Le tribunal a décerné mandat de dépôt.
L’Est Républicain

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