La gauche frivole, qui soutint le communisme et se fait aujourd’hui le valet de l’islamisme conquérant, entend-elle ce que hurlent les Egyptiens, en guerre ouverte depuis cet été contre la confrérie des Frères musulmans ?
Peu probable : les convertis au “changement” – et singulièrement les socialistes qui se sont auto-congratulés ce week-end à La Rochelle – ont renoncé à toute résistance, hormis contre le Front national. Il leur suffirait pourtant d’écouter le peuple, qu’ils méprisent là-bas comme ici. “l’Islam est la solution”, assuraient les Frères musulmans élus en 2012. Un an de pouvoir a suffi pour démontrer le contraire : non, l’islam politique n’est pas la solution ; il est même le problème, tant le sectarisme, l’incompétence, la violence lui sont liés. […]
L’échec de l’islam politique creuse sa tombe. Dans l’immédiat, Il fait apparaître l’inconséquence des élites françaises. A gauche, elles ont fantasmé le musulman en nouveau prolétaire défendu par l’islam révolutionnaire; à droite, elles ont fait les yeux doux à “l’islamisme modéré”, sottement comparé à la démocratie-chrétienne.
Tous ces irréfléchis ont ouvert les portes au Qatar, soutien des Frères et de leur islamo-fascisme dénoncé par la rue arabe. En France, ces interlocuteur reconnus, obsédés par la haine des Juifs et d’Israël, oeuvrent à islamiser les cités en brandissant la non-discrimination et l’antiracisme sous les encouragements des Verts. Ils développent une stratégie qui passe par la “visibilité” de la “communauté”, à travers le voile ou le hallal en tout. Ces idéologues agitent l’islamophobie pour un rien, mais s’en prennent, en Egypte, aux Chrétiens coptes, à leurs églises, leurs couvents, leurs écoles. […]
Cependant, il est une autre leçon à tirer du rejet de l’islamisme par des musulmans, en Egypte, mais aussi en Turquie ou en Iran : rien n’est plus pertinent que de continuer à différencier l’islam et l’islamisme, c’est-à-dire la pratique religieuse personnelle du musulman et le système politique momifié qui théoriquement l’accompagne depuis le VII e siècle. Cette donnée n’est plus une évidence pour de nombreux croyants qui, confrontés à l’exemple de la laïcité occidentale et à la modernité, exercent un esprit critique ou distancié sur un dogme décrété inviolable par les fondamentalistes. […]
Ma solidarité est toujours allée aux musulmans qui refusent de se plier aux injonctions de l’islam politique et à ses rejets de l’intégration dans la société française. C’est auprès de ceux-là que doit être la république. Elle doit cesser ses criminels “apaisements” avec les radicaux, qui réclameront toujours plus d’un Etat peureux qu’ils méprisent. Ce n’est pas ainsi que la France des Lumières aidera à la nécessaire évolution de l’islam. Or, il emprunte pour l’instant le chemin inverse de l’obscurantisme, sous la protection d’une gauche imbécile qui renie ses plus beaux combats pour la laïcité et le droit des femmes et qui se trompe de danger en désignant, d’une manière pavlovienne, une extrême-droite dont la réactivité n’est que le révélateur d’une gravissime capitulation collective. […]