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Son fils a été abattu en 2010 à Marseille, et son tueur cette année en mars. Malika Ben Amar dénonce la spirale de la violence : «Tout le monde sait tout.»

«Je n’ai pas de haine mais une grande colère contre ces grands-pères qui passent à côté de gamins de 10 ans en train de faire le “chouf” [la surveillance pour les dealers] sans rien dire, contre ces mères qui laissent leurs gamins vendre et qui les cachent lorsqu’ils tuent leurs copains. J’ai une grande colère contre l’administration qui ne sait pas reloger ceux qui veulent s’en sortir.»

Malika décrit Erwan comme un enfant brillant. Mais au collège, Erwan est rattrapé par la loi de la cité. En seconde, il décroche et veut faire un BEP. Il le terminera en prison, condamné pour avoir participé au braquage d’un bureau de tabac. […]Libéré au bout de dix-huit mois, Erwan avait pris ses distances avec le «quartier» et décroché un premier CDD.

Jeudi soir, Christiane Taubira, la ministre de la Justice, de passage à Marseille, a reçu le collectif dans un café pour écouter ses propositions. Nous en avons pourtant 23, poursuit Yamina. Dans quelques mois, les candidats à l’élection municipale se souviendront de nous pour les aider à faire barrage au FN. Cette fois, il ne faudra pas compter sur nous…

« ‘On’ est venu me donner son nom quelques semaines seulement après l’assassinat, raconte Malika. Erwan a été tué un dimanche vers 19 heures. Il a été lardé de coups de couteau par le passager arrière d’un scooter. Dans nos quartiers, les gens sortent à la fraîche ; au moment du meurtre, il y avait des dizaines de témoins, des hommes qui discutaient, des femmes qui promenaient leurs enfants… mais aucun d’eux n’a voulu témoigner. J’ai informé la police, mais sans preuve, que pouvaient-ils faire ?» […] Le JDD

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