L’opinion française va-t-elle accepter une nouvelle intervention militaire à l’étranger après celle du Mali en janvier? Si un sondage Ifop pour le site Atlantico mené en juillet révélait que 60% des sondés n’y étaient pas favorables, l’attaque chimique de la semaine à Damas perpétré selon Paris par le régime en place, risque de changer la donne.
C’est ce que pense Bruno Tertrais de la Fondation pour la recherche stratégique. (Voir sa biographie sur wikipédia)
L’opinion publique est-elle prête à une intervention en Syrie ?
Dans les vingt dernières années, l’opinion française a plutôt fait confiance à ses dirigeants s’agissant des décisions d’interventions militaires (Irak, Kosovo, Balkans, Yougoslavie, Afghanistan, Mali…) La seule exception récente a été la poursuite de l’intervention en Afghanistan qui est devenu impopulaire au bout de quelques années. Il est évident que nous ne sommes pas dans cette configuration en Syrie. Je ne vois pas de raison de penser que l’opinion française puisse être majoritairement opposée à une intervention française en Syrie.
Une intervention même sans l’aval de l’Onu serait-elle soutenue ?
L’intervention au Kosovo en 1999 s’était faite sans résolution explicite du conseil de sécurité. Je n’ai pas le souvenir que la population française y ait été majoritairement opposée. On peut supposer qu’une intervention ponctuelle a davantage de chance d’être soutenue qu’une intervention plus lourde qui aurait pour but le renversement du régime.
Le contexte de crise, est-il un frein à une adhésion des Français ?
Non, car depuis la crise financière de 2008, nous avons eu deux interventions lourdes pilotées par la France en Libye et au Mali. En dehors de quelques interrogations sur le coût de ses opérations, elles n’ont pas été impopulaires pour autant. Autrement dit, la crise financière et la situation budgétaire française conduit légitimement à s’interroger sur le coût de ses interventions, mais celles-ci n’en ont pas moins été approuvées dans les deux cas par une majorité de Français. […]
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