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Aux confins du nord-ouest américain, non loin de la frontière canadienne, la ville de Seattle voit germer une forêt qui pourrait faire un peu d’ombre au mondialement célèbre Central Park de New York. Une forêt comestible (dite aussi fruitière ou nourricière) de 3 hectares pousse depuis septembre 2012 dans la capitale de l’état de Washington. L’une des plus vastes au monde implantées sur un espace public.
Jouxtant le Jefferson Park au cœur du quartier de Beacon Hill et située à 4 km du centre ville de Seattle, la Beacon Food Forest était à l’origine en 2009 un projet de fin d’étude. 120.000 dollars de subventions municipales allouées en 2010 et 2011 lui auront permis de voir le jour.
Des fruits à tous les niveaux
Bâtie sur le principe de la permaculture, la forêt comestible entend recréer un agrosystème forestier complexe en imitant la composition et la diversité d’une forêt naturelle. Et ce, en reproduisant ses différentes strates et espèces végétales. Une fois réalisée, la forêt comestible se développe et évolue d’elle-même.
« Personne ne fertilise ou n’irrigue une forêt. La forêt est autonome. Si vous êtes capable de recréer une forêt nourricière alors votre principal effort sera d’en récolter les fruits » indique Robert Hart spécialiste britannique qui a introduit le concept en occident.
Outre la future production de fruits et légumes librement accessibles à la population, la Beacon Food Forest (BFF) caresse d’autres objectifs. Parmi eux, le développement du lien social inter-communautaire. Quelque 100 bénévoles issus des différentes communautés de Seattle œuvrent ainsi main dans la main à donner vie à ce jeune tapis végétal. Autres atouts à mettre au crédit de la BFF, le stockage de CO2 , la relocalisation d’une partie de la production alimentaire et la sensibilisation des enfants à l’environnement à la faveur d’ateliers organisés sur place.
En cours, la phase 1 du projet prévoit la plantation du 1er hectare de forêt. Les premiers fruits pourront être cueillis dès l’été prochain. L’objectif des 3 hectares de couvert forestier devrait être atteint d’ici trois ans. « Nous voulons servir d’exemple pour inspirer d’autres personnes aux États-Unis et dans le monde » explique Jacqueline Cramer, co-fondatrice du projet BFF.
La ville de Los Angeles aux États-Unis ou celle d’Adélaïde en Australie abrite déjà ce type de forêt. Si les jardins communautaires et les potagers libres des Incroyables Comestibles ont actuellement le vent en poupe en France, il y a fort à parier que des projets de forêts comestibles pousseront dans l’Hexagone dans les années à venir.
Courant Positif