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Le gouvernement n’a aucune confiance dans l’administration Obama et estime que des frappes aériennes annoncées à l’avance ne seront pas efficaces contre une armée dispersée dans les villes. Il craint d’être entraîné dans un conflit dont il ne voit pas l’intérêt.
Une équipe de choc israélienne s’est rendue d’urgence, lundi 26 août, à Washington pour faire part à l’administration Obama de ses doutes sur l’intérêt et l’efficacité d’une action militaire contre la Syrie. C’est même un véritable conseil de guerre israélien de haut niveau, dirigé par le conseiller à la sécurité nationale Yaakov Amidror, qui s’est déplacé aux États-Unis.
Il s’agissait pour Israël de se préparer aux éventuelles répercussions sur sa sécurité des frappes américaines en Syrie. Même si les Israéliens restent en dehors de l’opération, ils risquent d’être entraînés dans le conflit et n’y voient aucun intérêt. Pour Israël, qui n’a pas une grande confiance dans l’administration Obama, le problème nucléaire iranien est bien plus préoccupant que la guerre civile syrienne.
Les Israéliens ne voient pas le contour précis d’une opération qui risque au final de favoriser les rebelles djihadistes au détriment des rebelles dits «modérés». Par ailleurs, Israël n’a rien à reprocher au régime syrien de Hafez el-Assad et de son fils Bachar, qui ont maintenu une situation de de paix froide depuis 1973, puisqu’aucun coup de feu n’a été tiré à travers la frontière syrienne.
Il y a aussi deux raisons majeures qui expliquent la prudence, et même la réticence, des Israéliens.

D’abord, les expériences précédentes en Irak puis en Libye ont prouvé que les nouveaux régimes ont été pires que ceux qui les ont précédés.

Le chaos s’est développé tandis que les Iraniens ont trouvé le moyen de s’implanter là où ils étaient jusqu’alors exclus. L’Irak est devenu une colonie iranienne tandis que la Libye a été annexée par al-Qaida, qui l’utilise comme base pour répandre ses djihadistes à travers toute l’Afrique et même au Sinaï.
Aucune certitude ne peut assurer le type du nouveau régime qui pourrait remplacer celui de Bachar el-Assad en cas de chute du régime. Israël ne peut se permettre d’avoir des djihadistes à moins d’une centaine de kilomètres de ses frontières.[…] La seconde raison tient dans la volonté d’Israël de ne pas coller systématiquement aux décisions américaines et de ne pas être à la traîne de la diplomatie des États-Unis. Durant ces derniers jours, les Américains ont prouvé qu’ils faisaient cavaliers seuls.
Slate

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