Sihem Souid (née en Tunisie) se réjouit de l’assouplissement des démarches de naturalisation décidé par Manuel Valls. Et le remercie de s’être «libéré des dogmes conservateurs qui irriguent la Place Beauvau depuis toujours».
Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls, un élu issu de la diversité – il a été naturalisé Français en 1981 à l’âge 20 ans -, a décidé d’assouplir les démarches de naturalisation. C’est une excellente nouvelle. Jusqu’à présent, sous l’impulsion du quinquennat Sarkozy, lui aussi issu de la diversité – comme quoi on peut tirer des enseignements radicalement différents de sa propre histoire -, les immigrés devaient obéir aux injonctions contradictoires de l’assimilation.
Oubliez vos racines, vos parents et tous vos aïeux et vous deviendrez français. Évidemment, il s’agissait d’un discours médiatico-politique tenu exclusivement à destination des immigrés subsahariens et maghrébins, autant dire arabes et musulmans !
Si vous êtes américains et que vous parlez français comme si vous mâchiez un chewing-gum, pas de souci, l’administration vous trouve le décodeur sur-le-champ et vous naturalise dans le quart d’heure.
Les Français connaissent-ils leur propre histoire ?
Aucun individu n’est un zombie. Nous avons tous une histoire, et, certes, personne n’en est prisonnier, c’est le génie français de nous permettre de nous en affranchir pour ceux et celles qui le souhaitent. Mais comment mesurer cet oubli ? (Pourquoi oublier d’ailleurs, on peut très bien vivre en additionnant les cultures !) Par des tests de langue ? d’histoire ? etc. Il faudrait soumettre les tests dits de culture générale aux Français moyens pour savoir si eux-mêmes connaissent leur propre histoire… Rien n’est moins sûr. […]
Le Point