Extell Development Company, un promoteur immobilier new yorkais, envisage de construire un immeuble comprenant 274 « condos » (pour condominiums, c’est à dire appartements) dans le quartier huppé de l’Upper West Side. Et pour améliorer sa rentabilité, le promoteur a eu une idée originale : 55 de ces 274 appartements seront des appartements seulement accessibles à des locataires percevant un revenu inférieur à 60% du revenu médian de la ville, afin qu’ils lui permettent de percevoir les subventions prévues par la ville.
Et comme les autres appartements seront des appartements de grand luxe destinés à une clientèle fortunée, le promoteur a même imaginé d’isoler ces appartements « sociaux » entre le deuxième et le sixième étage de l’immeuble, et de leur réserver une entrée et un ascenseur spécifiques. Les habitants les plus pauvres de l’immeuble devront donc emprunter une entrée distincte de celle réservée aux résidents plus favorisés, pour rentrer chez eux.
Cette discrimination suscite l’indignation du voisinage qui a déjà adressé une lettre de protestation: « Nous invitons le HPD (Housing Preservation and Development, une instance publique new yorkaise qui contrôle les programmes de construction pour veiller au respect des normes) à bien vouloir envisager des mesures préventives pour éviter une situation dans laquelle les locataires de logements sociaux seraient relégués au statut de citoyens de seconde classe ».
Les appartements de 2 chambres de ces logements sociaux seront loués pour environ 1000 dollars, un loyer très économique pour ce quartier de Manhattan. Ces appartements seront attribués par tirage au sort. Les logements sociaux donneront sur la rue, alors que les « condos » de luxe offriront une vue de la baie d’Hudson.
Le classement d’une partie de ce bâtiment en logement social permet à Extell de réclamer des millions de dollars de subventions de construction. Légalement, cette partie de l’immeuble est traitée comme un immeuble séparé. Ironiquement, dans ce cas, le code de l’urbanisme prévoit qu’une entrée distincte soi prévue…
« Cet arragement « séparés mais égaux » est abominable et n’a pas sa place au 21ème siècle, et encore moins sur l’Upper West Side », a estimé Linda B. Rosenthal, l’une des résidentes du voisinage.
express.be