Obtenant visas et changeant d’identité, ces bandes montent en puissance et commettent plus de 30 % des vols. À la manière de criquets s’abattant sur la récolte, un boulimique gang de voleurs de l’Est a écumé cet été à un rythme effréné la Vienne, les Deux-Sèvres, l’Indre-et-Loire ou encore le Loir-et-Cher en jetant en particulier son dévolu sur les campings. Ciblant les touristes étrangers, ces adeptes du cutter ont lacéré avec méthode les toiles de tente et éventré les auvents pour amasser un colossal butin.
Ces stakhanovistes du cambriolage étaient culottés au point de passer à l’action pendant le sommeil des occupants. « Après des attaques sporadiques au début de l’été, le rythme s’est emballé pour atteindre jusqu’à quinze ou vingt vols par jour, rappelle le capitaine Sylvain Soula, de la compagnie de Châtellerault, qui a mené l’enquête. Ces raids nocturnes ont vite viré au cauchemar pour les Hollandais, Anglais et Allemands qui voyagent volontiers avec du matériel high-tech. » Aiguillonné par une déferlante de plaintes, les gendarmes ont mis sur pieds une équipe de lutte anti-cambriolages (Elac) qui, grâce à des « tuyaux » assez précis, a permis de remonter la piste jusqu’à un couple de Tsiganes retranché avec ses trois enfants dans un appartement de Châtellerault. En perquisition, les gendarmes ont mis la main sur un stock hétéroclite où se mêlent des tablettes numériques, une large gamme de smartphones dernier cri, mais aussi des ordinateurs, des appareils photo ou encore des liasses de dollars et de livres sterling. Un butin estimé à des dizaines de milliers d’euros. « Aujourd’hui, notre brigade ressemble un peu à un entrepôt d’Amazon », concède le capitaine Soula.
(…) Le Figaro