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La situation des sans-papiers qui campent place de Jaude à Clermont-Ferrand faute d’hébergement d’urgence soulève un problème sur lequel La Montagne a enquêté en avril dernier.

«Pour nous, le retour est impossible. On n’a pas le choix ». Marcel (*) a 44 ans. Il y a un an et demi, il a fui son pays, le Rwanda, où son statut d’ancien militaire opposé au pouvoir l’avait conduit en prison. Arrivé en France, il a déposé sa demande d’asile, en octobre 2011, et « attend toujours la réponse ». « Certains de mes compatriotes ont patienté quatre ans pour un avis négatif. On vit dans le doute ».
1 Des chiffres en hausse. Comme Marcel, les demandeurs d’asile, poussés par la crise et les conflits, sont de plus en plus nombreux à affluer. L’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) a publié, la semaine dernière, les statistiques pour l’année 2012. Le Puy-de-Dôme a comptabilisé 460 nouvelles demandes d’asile. Une augmentation de 49,8 % par rapport à 2010.
Depuis septembre 2012, le flux s’est encore renforcé, confirment les services de l’État. Il se double de l’arrivée massive de mineurs étrangers. Le département en accueille environ 120 actuellement, même s’ils échappent aux statistiques de l’asile. « Ils en font rarement la demande », souligne la préfecture.
2 L’accueil « à saturation ». Cet afflux pose le problème de l’accueil de ces populations. Faute de structures adaptées, près de 250 demandeurs d’asile et déboutés du droit d’asile ont été hébergés à l’hôtel, par le Samu social, cet hiver. « On arrive à saturation », reconnaît Mireille Lacombe, vice-présidente du Conseil général.
(…)
6 Des mesures qui coûtent cher. Cette politique d’accueil a un coût, pour l’État, comme pour le Conseil général. 300.000 € ont été budgétés pour faire fonctionner Alternative Hôtel, en 2013. « Mais ça permet de diviser par deux le coût de l’accueil, avec de la qualité et de l’accompagnement », annonce Mireille Lacombe.

En 2012, le Conseil général a également déboursé 3,8 M€ au titre de l’aide à l’enfance, pour tenir compte de l’arrivée des mineurs étrangers isolés. L’État, il s’agit pour lui d’une obligation légale, a dépensé 3 M€, l’année dernière, pour les demandeurs d’asile. Dont un million pour l’hébergement à l’hôtel et en accueil d’urgence.

[…] (*) Prénom modifié.
La Montagne 
 

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