Abdeslam Bahiad, directeur de la mosquée “Lumière de Dieu” à Orange, est toujours soupçonné d’avoir été à la tête d’un réseau de prostitution dans la cité vauclusienne.
Avec ses trois fils, cet homme âgé aujourd’hui de 58 ans, aurait prostitué plusieurs jeunes marocaines dans la villa de 400m² et la dizaine d’appartements que possède la famille.
Les filles, âgées entre 14 et 25 ans, auraient été selon nos sources quasiment réduites à l’état d’esclavage, frappées, violées et pas ou peu payées. “Les gamines étaient recrutées au Maroc, où on leur faisait miroiter un vrai travail en France contre 7000 à 9000 €” explique-t-on. Les quatre hommes n’ont pas encore été jugés pour ces faits de proxénétisme pour lesquels ils ont été incarcérés pendant plusieurs mois après leur arrestation en 2009.
Le policier “blessé dans son honneur”
Mais hier avait lieu le premier volet de ce feuilleton judiciaire. Abdeslam Bahia comparaissait avec son fils Abdelgafour, 29 ans, devant le tribunal correctionnel d’Avignon pour avoir accusé à tort deux enquêteurs de corruption. Abdelgafour avait raconté qu’un policier de la PJ d’Avignon lui avait proposé d’installer une machine à sous dans son bar orangeois et qu’il le couvrirait contre 2000 € par mois. Il accusait par ailleurs le fonctionnaire d’avoir fait disparaître le smart phone et l’ordinateur contenant un enregistrement prouvant ses allégations.
Le directeur de la mosquée affirmait lui qu’un policier en fonction à Orange se faisait régulièrement inviter dans les restaurants de la ville, dont le sien, en échange de sa bienveillance. Mais les investigations de l’IGPS (la police des polices) avaient abouti à un non-lieu. “J’ai été blessé dans mon honneur par ses accusations qu’ils réitèrent aujourd’hui. Ils sont capables de tout“, confit au tribunal le policier orangeois.
Effectivement, il a partagé des repas avec le directeur de la mosqué, mais “c’était pour recueillir des informations dans le cadre de son travail”, plaide son avocate, Me Roland. Quant à l’enquêteur avignonnais, il rappelle qu’il n’était “même pas présent lors de la perquisition au cours de laquelle j’aurais volé le téléphone et l’ordinateur.” Et son conseil, Me Gardien, d’expliquer combien “il est dur pour un policier d’être mis en cause” pour ce type de fait. Le procureur Villardo requiert 4 mois de prison ferme et 1500 € d’amende pour dénonciation calomnieuse.[…]
La Provence, merci à Lilib