Le Front national mise sur les municipales de mars 2014 pour faire une percée dans les villes de taille moyenne de la France périurbaine et dans les zones rurales.
Les états-majors de l’UMP et du PS ne cachent plus leur inquiétude : comment contenir la progression probable de Marine Le Pen aux municipales et aux européennes de 2014 ? Le chômage toujours en hausse, les avis d’imposition salés qui arrivent dans les boîtes aux lettres, la flambée de la violence à Marseille et la crise syrienne créent un climat propice à un fort vote contestataire l’an prochain.
Marine Le Pen, elle, savoure. Après avoir frôlé le dépôt de bilan politique entre 2007 et 2010 – ce n’est pas si ancien -, son parti connaît désormais un dynamisme incontestable. «Je creuse mon sillon, déclare Marine Le Pen, qui avait obtenu 17,9 % à la présidentielle, soit 6.421.426 voix. Chez nous, le chef est incontesté, la ligne politique est claire et la préparation des municipales et des européennes très avancée.» […]
Quoi qu’il en soit, aux zones de forces traditionnelles de ce parti – anciennes régions industrielles du Nord et de l’Est, arc méditerranéen – s’ajoutent désormais, à un moindre degré, des départements ruraux auparavant peu favorables au FN. Conséquence: les municipales de 2014 ne ressembleront pas à celles de 1989 et 1995. Si l’on excepte le cas de Marseille et de quelques autres agglomérations du Sud-Est, les zones de force et de faiblesse du FN se sont souvent inversées par rapport aux années 1980 et 1990. Les bastions de Marine Le Pen se trouvent désormais surtout dans des villes de taille moyenne de la France périurbaine et dans les régions rurales. […]