Le maire de Neukölln, un arrondissement de Berlin, est un invité régulier dans des talk shows et débats dans les média allemands. Avec son livre “Neukölln est partout”, il a attiré l’attention de tout le pays. Heinz Buschkowsky ne mâche pas ses mots en ce qui concerne les tentatives échouées d’intégration des immigrés et des problèmes dans son arrondissement, qui, avec plus de 300 000 habitants, est presqu’une ville dans la ville. Il accuse la classe politique allemande d’avoir fermé les yeux depuis des années vis-à-vis des problèmes d’intégration pour être “politiquement correct” en prêchant l’idée du multiculturalisme. Avec ces propos, il s’est fait des ennemis au-delà de son parti social-démocrate.
(…)
“‘Tout le monde s’aime’ – ‘ça va se régler tout de même’ – c’est ce que nous attendons maintenant depuis plus de 50 ans”, déplore Heinz Buschkowsky qui réclame un vrai changement du système. Il souhaite encore plus d’obligations pour les immigrés et leurs enfants : apprentissage de la langue allemande, crèche obligatoire à partir de 13 mois, école à plein temps, et non pas, comme aujourd’hui, jusqu‘à midi ou 14 heures. Il demande une plus stricte application de l’obligation scolaire.
“On ne peut pas avoir des gens qui survivent depuis trente ou quarante ans grâce aux aides sociales mais qui, en même temps, ne sont toujours pas capables de dire bonjour en allemand. C’est une forme de non-intégration dont je ne veux pas.”
Celui qui n’accepte pas les règles devrait être puni plus sévèrement selon lui : pas d’allocations familiales ni aide sociale dans ce cas-là, pas de virement sur le compte. “Mais dites cela en Allemagne et on vous fait immédiatement porter le képi brun des nazis !”
Malgré tout M. Buschkowsky est convaincu que cette “souffrance qui augmente” va permettre de repenser les choses. “Même M. Seehofer (homme politique du parti social-chrétien CSU) dit maintenant qu’il nous faut plus d’immigration. Pourtant, il y a six ou dix mois, il a déclaré que l’Allemagne n’est pas un pays d’immigration ! Un jour les hommes politiques se mettront dans la tête qu’on ne peut pas continuer comme ça”
Euronews