Agression au gaz lacrymogène, jet de pierres… Malgré l’interpellation de quatre individus, un sentiment d’insécurité gagne plusieurs membres du temple maçonnique du Petit Marseille
En l’espace de dix jours, le temple maçonnique situé au pied des tours HLM du Petit Marseille a été deux fois ciblé par des jeunes du quartier. Inauguré en juin 2011 dans un bâtiment qui ressemble davantage à une maison témoin qu’à un sanctuaire, il avait depuis fait l’objet de quelques « actes d’incivilité » comme le rapporte un habitué en citant des détériorations, à l’image « de carreaux cassés ».
Vendredi soir 6 décembre, c’est allé plus loin avec un ou deux membres agressés avec du gaz lacrymogène tandis qu’un autre s’est fait jeter des pierres sur les vitres de son véhicule. La loge La Démocratie qui fait partie de l’obédience du Grand Orient de France était alors réunie. « On n’est pas passé loin du drame », témoigne un « frère »…
Conséquence : un sentiment d’insécurité a gagné quelques-uns des membres, les plus âgés surtout, comme les septuagénaires. Remontés, d’autres disent « ne pas accepter les zones de non droit » et ne « veulent pas se laisser faire. Il faudra bien trouver une solution ».
L’agression du vendredi 6 décembre n’est cependant pas restée impunie. Six jours plus tard, la police a interpellé quatre personnes, un jeune majeur et trois mineurs, dont certains d’entre eux sont également poursuivis dans une autre affaire : deux vols à l’arraché de sacs à main.
Le commissaire Xavier Lhermitte, patron de la police rochefortaise, est formel : « Il ne s’agit pas d’une agression antimaçonnique, ce que le parquet n’a d’ailleurs pas retenu Ces gens s’inscrivent bien davantage dans une appropriation territoriale du quartier. » Aucun fait de discrimination donc mais plutôt le sentiment de ne pas laisser se réunir des personnes extérieures au quartier.
Selon nos informations, cette vision n’est l’œuvre que d’une poignée de jeunes. Ils ignoraient la nature de la franc-maçonnerie, qu’ils rapprocheraient de pratiques sectaires. C’était déjà l’une des interrogations qui émanait de la part des responsables du Grand Orient de France, au moment de l’ouverture du temple.
« Ce sont surtout les gamins que nous avons du mal à convaincre », avait assuré l’un d’entre eux, en rapportant ce genre de réflexion entendue : « Vous êtes une secte, c’est mon papa qui me l’a dit. » Alors qu’il était auparavant implanté rue Lafayette, le transfert du temple dans le quartier populaire avait fait l’objet d’âpres discussions de la part de certains « frères ». « L’opportunité immobilière et financière l’avait emporté » avait alors expliqué le Vénérable à « Sud Ouest » en juin 2011.
Reste que le commissaire se veut rassurant. « La réponse pénale est très marquée. » Elle se traduit par des contrôles judiciaires et des comparutions devant le juge des enfants en début d’année prochaine…
Sud ouest, merci à Naphtaline