Pour Alain Duhamel le gouvernement de Jean-Marc Ayrault «est en train de mettre au point une recette spectaculaire : comment perdre des élections sans vraiment se fatiguer».
Marine Le Pen peut se frotter les mains : les partis de gouvernement font tout pour lui simplifier la tâche. L’UMP maraude aux confins de ses terres dès qu’il s’agit de questions de société, évidement au seul bénéfice du Front national.
Gouvernement et socialistes font bien pire : depuis des mois, avec une inventivité et une fertilité croissantes, ils accumulent les bourdes, les maladresses, les provocations irréfléchies, les initiatives calamiteuses, les formulations désastreuses comme s’ils avaient juré de porter l’extrême droite à la première place lors des élections européennes qui, de leur fait, risque de constituer la plus grande catastrophe démocratique depuis l’élection présidentielle de 2002.
Si au moins il s’agissait d’un écart accidentel, d’une gaffe isolée. Pas du tout : Matignon n’a fait qu’ajouter une bourde monumentale (qui déclenche aussitôt tous les ressorts de la xénophobie) à des bourdes déjà nombreuses et substantielles. Ainsi de la fiscalité : son alourdissement, commencé à la fin du gouvernement Fillon, plus que doublé par le gouvernement Ayrault, exaspère les Français. […]
Le mystère est de savoir pourquoi des dirigeants qui ne sont pas plus sots que les autres accumulent ainsi comme à plaisir les handicaps. Nul besoin d’être prophète pour en prédire la conséquence : chaque impair socialiste fait gravir une marche à Marine Le Pen.