Une nouvelle guerre de Sécession aura-t-elle lieu ? Un mouvement sécessionniste a vu le jour dans cinq comtés du Maryland, un Etat du nord-est. Son but : créer un 51e Etat américain, où le droit de détenir des armes à feu serait protégé et où la réforme de la santé de Barack Obama ne serait pas appliquée.
Scott Strzelczyk rejette ce qu’il nomme «l’esclavage politique» dans le Maryland. Pour lui, le seul moyen de s’en sortir est la création «d’un Etat de rupture». Un exploit qui n’a pas été accompli depuis la guerre de Sécession. Consultant en technologie de l’information, Scott surfe sur une vague de sentiment «anti-gouvenement» qui s’étend dans le pays. Il a lancé une offre pour obtenir l’indépendance de cinq comtés de l’ouest conservateur.
«Nous pensons que nous avons des différences irréconciliables et nous voulons juste un divorce à l’amiable.» Maryland occidental, son initiative, est une des nombreuses propositions de sécession qui se dessinent à travers les Etats-Unis.
Mais cette candidature n’est pas une menace pour le pouvoir exécutif. Les Etats-unis ont connu des centaines de mouvements identiques tout au long de son histoire. Tous ont échoué. «Dans le Maryland, les espoirs de sécession nourissent des tensions entre les électeurs des régions rurales conservatrices et les citadins, plus libéraux», selon Todd Eberly, professeur de science politique au collège Sainte-Marie.
Les républicains et les démocrates ont chacun leur tort. Ils ont alimenté ces envies de sécession par un «charcutage» électoral. En manipulant les limites des circonscriptions législatives, ils ont renforcé le soutien du parti au pouvoir. Ce qui laisse souvent aux électeurs un sentiment d’être coincés par des politiciens qui ne représentent pas leur point de vue. «Les Américains qui ont des points de vue minoritaires dans ces Etats estiment qu’ils n’ont absolument aucune place à table», déclare Ebberly.
La sécession est un obstacle insurmontable. En effet, la constitution ne permet aux régions de se séparer qu’avec l’approbation de l’Etat et du congrès. «Nous sommes asservis à un parti politique», déclare Scott Strzelczyk. Il considère comme une ingérence du gouvernement la hausse des taxes et des impôts, ainsi que l’utilisation des terres. Le comble, selon lui, étant la nouvelle loi sur un contrôle plus sévère des armes à feu.
Cinq comtés de l’ouest du Maryland s’opposent aux zones urbaines de Baltimore et à la banlieue de Washington. L’idée de Scott n’a que quelques mois d’existence et s’appuie principalement sur une page Facebook.
Bob Kurland, 60 ans, travaille dans le secteur automobile. Fervent défenseur de la «rupture», il ne se fait pourtant aucune illusion et doute que le législateur, dominé par les démocrates, donne son approbation. «Je compte partir m’installer au Wyoming. Le Maryland a atteint un point de non retour.»